élections régionales

Régionales 2021

Régionales 2021 – Sondage jour du vote : Profil des électeurs et clés du scrutin (1er tour)

1 – Intérêt pour les élections en berne et abstention record malgré une crainte du coronavirus nettement moindre qu’en mars 2020

 

Moins d’un quart des inscrits sur les listes électorales déclarent que la campagne les a intéressés (24%, un niveau historiquement bas et en recul de 17 points par rapport aux élections régionales de 2015). Conséquence logique : 67,8% des inscrits ne se seront pas déplacés pour voter ce 20 juin, un record (et une progression de 18 points par rapport à 2015). Un franc scepticisme envers l’impact de ces élections est le premier facteur de cette faible participation. En effet, une large part des abstentionnistes présente comme une raison déterminante dans leur choix de ne pas voter leur sentiment que ces élections ne changeront rien à leur vie personnelle (40%) ou à la situation de leur région (35%). Un tiers évoquent également la volonté de manifester leur mécontentement (34%), le sentiment que leurs idées ne sont représentées par aucune liste (32%) et leur désintérêt pour ces élections (31%).

En revanche, l’impact de l’épidémie sur la participation a été bien moindre que lors du premier tour des élections municipales de 2020, qui s’est déroulé la veille de l’annonce du premier confinement. Seuls 8% des abstentionnistes déclarent cette fois-ci ne pas être allés voter uniquement en raison de la crainte du coronavirus (36% en mars 2020) et 22% évoquent cette inquiétude comme un motif parmi d’autres (36% en 2020). 70% déclarent ne pas être allés voter pour des motifs sans lien avec l’épidémie : la source de cette forte abstention doit donc être cherchée au-delà du contexte sanitaire.

 

 

2 – Retour du couple gauche-droite, contreperformance du Rassemblement National et effacement de la majorité présidentielle

 

Au regard des sondages d’intention de vote qui ont émaillé cette campagne des élections régionales, le Rassemblement National apparaît aujourd’hui comme le principal perdant de cette participation en berne, à rebours du principe selon lequel une abstention massive bénéficierait aux extrêmes en laissant la part belle est seuls électorats les plus « remontés ». Ainsi, le parti de Marine Le Pen réunit 18,9% des suffrages, 4,4 points en-dessous de son score aux élections européennes de 2019 et surtout presque dix points de moins qu’aux élections régionales de 2015.

 

Au vu du succès de la droite (28,7%) et de la gauche (34,4%, de La France Insoumise à Europe Ecologie Les Verts) à ces élections régionales, la « prime au sortant » semble avoir joué à plein, les présidents de région sortants bénéficiant de scores très élevés à l’issue de ce premier tour. En contraste, la majorité présidentielle apparaît largement en retrait, avec des listes qui totalisent 11,5% des suffrages (leur absence de certaines régions expliquant également ce faible niveau), ce qui montre la faiblesse de l’ancrage local du parti présidentiel et pousse encore plus avant l’avantage aux « barons » locaux observé aux dernières élections municipales, là encore dans un contexte de très forte abstention. A titre de comparaison, les listes du Parti Socialiste ont rassemblé 23,5% des voix aux élections régionales de 2015, sous le mandat de François Hollande ; les listes de l’UMP 25,5% en 2010, sous Nicolas Sarkozy.

 

En termes de temporalité, la moitié des votants (48%) déclarent avoir choisi la liste pour laquelle irait leur voix dans le mois précédant le vote. Deux votants sur cinq déclarent même avoir fait leur choix le week-end du vote (21%, dont 17% le jour même). Une prise de décision globalement plus tardive qu’aux dernières élections régionales (15% seulement le week-end du vote) mais davantage dans la lignée de ce qui était observé lors de scrutins plus récents (21% à l’élection présidentielle de 2017 et 23% aux élections européennes de 2019).

 

3 – Une nationalisation du vote beaucoup plus faible qu’au dernier scrutin

 

Élections locales, critères locaux ? Au-delà des résultats favorables aux sortants, et alors que les élections régionales sont généralement une occasion « d’envoyer un message » à l’exécutif qui l’interprète ainsi comme un « test » de son action à l’échelle nationale, force est de constater que le scrutin du 20 juin a été fortement localisé : à peine 25% des votants déclarent avoir déterminé leur vote en fonction d’enjeux nationaux, soit une proportion de plus de dix points plus faible que celle que l’Ifop observait au précédent scrutin régional (37% en 2015). A l’inverse, ils annoncent très massivement qu’ils détermineront leur vote en fonction d’enjeux régionaux ou locaux : à 75%, contre 63% en décembre 2015.

 

Malgré l’ampleur des critiques sur la gestion de la crise du Covid par les autorités publiques et sanitaires, cet enjeu de politique nationale ne semble pas avoir beaucoup affecté le rapport de forces électoral aux dépens du gouvernement : 64% des votants déclarent que leur vote ne tient pas compte du bilan de la gestion de la crise sanitaire par Emmanuel Macron et son gouvernement, et ceux pour qui ce bilan a joué négativement (26%) sont toutefois bien plus nombreux que ceux qui affirment que ce bilan a joué en faveur du président (10%).

 

4 – Une logique de vote sanction limitée par l’absence de sortants régionaux se réclamant de la majorité gouvernementale

 

Alors qu’en 2015, le déficit de popularité de François Hollande avait fortement pénalisé les sortants régionaux se situant dans la gauche de gouvernement, l’absence de présidents sortants se réclamant de la majorité gouvernementale réduit, cette année, fortement l’ampleur du « vote sanction » : à peine trois votants sur dix (30%) déclarent qu’ils ont voté pour sanctionner la politique du président de la République et du Gouvernement, soit une proportion presque deux fois plus faible que celle que l’Ifop observait aux dernières élections régionales (39% en 2015) et européennes (38% en 2019). A contrario, ils sont 14% à déclarer qu’ils vont voter pour soutenir la politique du président, soit une proportion proche de celle mesurée aux dernières élections régionales (13% en 2015) et européennes (14% en 2019).

 

5 – Santé, emploi, sécurité… des critères de choix qui se fondent beaucoup sur des compétences ne faisant pas partie des compétences des régions

 

Malgré cette volonté de localiser son vote, ce sont des thématiques régaliennes qui figurent parmi les éléments les plus déterminants dans la décision qu’ont prise les électeurs. En tête, portée par la crise sanitaire et les difficultés des soignants, la santé est citée par 67% des votants comme un élément déterminant dans cette décision, au même niveau que la sécurité (67%) et devant l’emploi (61%). Partagé pour partie avec l’Etat, l’enseignement secondaire dans les lycées arrive quant à lui arrive en neuvième position (51%), derrière la gestion des finances et de la dette de la région (57%).

 

6 – Une élection locale où les moyens d’information traditionnels se sont effacés

 

Penchés sur l’aspect local de l’élection, les votants ont délaissé quelque peu les vecteurs d’information traditionnels d’une campagne politique d’ampleur nationale. Ainsi les journaux télévisés et les émissions politiques n’arrivent respectivement qu’en troisième (39%) et quatrième position (35%) des moyens d’information jugés utiles pour faire son choix alors que, lors des élections européennes, ils figuraient parmi les premiers (respectivement 45% et 42%). A l’inverse, les moyens d’information disponibles au plus près des citoyens ont émergé dans cette campagne : les documents et professions de foi (45% les ont jugés « plutôt utiles »), la presse quotidienne régionale (39%, contre 34% aux européennes) et les tracts (34%, contre 28% aux européennes).

Baisse la plus notable, qui rejoint le manque d’intérêt pour la campagne chez les Français, les discussions avec les proches n’ont été utiles que pour 32% des votants concernant leur famille (contre 41% aux européennes) et 26% avec leurs amis et collègues (contre 33%).

 

7 – En l’absence de vote sanction clair contre la politique de l’exécutif, ce sont les programmes et les bilans des présidents de région sortants qui sont scrutés

 

Contrairement aux élections régionales de 2015, les électeurs se sont davantage tournés vers des critères disponibles au plus proche d’eux pour se déterminer sur leur vote. Dans ce choix, le programme et les projets des listes a joué pour six votants sur dix (60%), soit une progression de cinq points par rapport à 2015. Toujours en lien avec l’aspect local du vote, la personnalité des candidats est devenue un enjeu déterminant pour 45% des votants (contre 37% en 2015) et le bilan des sortants pour 45% également des votants (contre 34% en 2015).

 

8 – Deux inscrits sur cinq appellent de leur vœux un remaniement du gouvernement avec changement de Premier ministre

 

40% des Français inscrits sur les listes électorales souhaitent un remaniement du gouvernement impliquant le remplacement de Jean Castex (47% souhaitaient la même chose après le premier tour des élections municipales 2020, alors qu’Edouard Philippe était encore Premier ministre). 29% souhaitent également un remaniement sans changement de Premier ministre (comme en mars 2020).

 

L’Expertise Actualités & Politique

Pôle Opinion et Stratégies d’Entreprise de l’Ifop

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LES RÉSULTATS

Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 2 642 personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d’un échantillon de 2 935 personnes, représentatif de la population résidant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne le 20 juin 2021 de 11 heures à 18 heures.

Vos interlocuteurs

Jean-Philippe Dubrulle Directeur d'études - Opinion & Stratégies d'Entreprises

Gautier Jardon Chargé d’études – Département Opinion et Stratégies d’Entreprise

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L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 2 642 personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d’un échantillon de 2 935 personnes, représentatif de la population résidant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne le 20 juin 2021 de 11 heures à 18 heures.

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