Soixante ans après la première présidentielle au suffrage universel, l’enquête Ifop pour Paris Match et l’Observatoire Histoire & Vie publique met en évidence un attachement solide à cette élection, associé à des réserves sur sa personnalisation et sa place dans la vie publique.
Dans le détail, 89% estiment que la présidentielle est trop centrée sur les personnes et pas assez sur les idées (+7 points depuis 2022). Parallèlement, 78% la jugent «indispensable à notre vie démocratique» (+3 points). Le mode de désignation demeure largement accepté : 74% considèrent que l’élection du président au suffrage universel est adaptée aux enjeux du pays (+6), et 78% rejettent l’hypothèse d’un choix par un collège de grands électeurs.
S’agissant de 2027, 76% voient la présidentielle comme une occasion de remettre le pays en mouvement ; 63% pensent qu’elle peut contribuer à régler la situation d’instabilité politique et de blocage parlementaire ; 57% estiment que les législatives qui suivront pourraient dégager une majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Des réserves persistent néanmoins : 70% jugent que la présidentielle confère trop de pouvoir au chef de l’État et 57 % qu’elle occupe une place excessive dans le débat public, tandis que 48% seulement y voient un moment propice pour discuter des sujets de fond.
Enfin, la mémoire politique consacre 1965 : l’élection de Charles de Gaulle reste la plus marquante pour 56 % des Français, devant 1981 (Mitterrand, 44%) et 1995 (Chirac, 33%). Les plus jeunes citent davantage les scrutins récents — 2012 et 2022 figurent en tête chez les entre 18 et 24 ans.