Alors que le gouvernement compte mettre en œuvre la réforme de l’assurance chômage dès le 1er octobre, 56% des Français déclarent approuver cette décision, contre 44% qui ne l’approuvent pas. L’exploration du détail des résultats dessine toutefois les contours d’une France particulièrement hétérogène sur la question. Ainsi, si les plus opposés à l’application de cette réforme se trouvent logiquement dans les rangs des chômeurs actuels (72%, dont 28 n’approuvent « pas du tout ») et les ouvriers (53%) – soit les populations les plus précaires économiquement, ils sont également plus nombreux que la moyenne parmi les 35 ans et plus (48%), les habitants des communes rurales (49%)… et les cadres et professions intellectuelles supérieures (49%). A l’inverse, on trouve parmi les plus convaincus de l’application de la réforme, censée favoriser la stabilité de l’emploi en rendant moins favorable l’indemnisation du chômage des salariés ayant alterné contrats courts et inactivité, les moins de 35 ans (65%), aux côtés des dirigeants d’entreprise (61%) et des salariés du secteur public (65%). En écho à leur basculement « libéral » observé dans l’ouvrage La Fracture de Frédéric Dabi, les plus jeunes, et en particulier les 25-34 ans, se montrent donc largement en faveur de l’application de la réforme de l’assurance chômage, alors même que celle-ci semble menacer une « génération de l’insertion » déjà en partie battue par la vague de la crise sanitaire.
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