Entretien 05/06/2018

Analyser les fractures qui traversent notre société pour mieux comprendre et agir

Beaucoup a été dit et écrit sur la déconnexion perçue de nos gouvernants avec les citoyens, alimentant un sentiment de défiance vis-à-vis de la sphère politique en général. Cette déconnexion ressentie se combine à l’existence de nombreuses lignes de fractures qui traversent la France, qu’elles soient d’ordre économique, social, politique mais aussi (et surtout) territorial.

 

Quels sont les apports des études qualitatives pour mieux comprendre et mesurer l’impact de ces lignes de clivages, notamment d’un point de vue électoral?

 

Dans le contexte actuel marqué par de nombreuses mutations politiques et économiques, l’apport de la méthodologie qualitative nous semble plus que jamais essentiel pour comprendre de façon plus fine l’opinion. Nos grilles de lecture ont considérablement évolué ces dernières décennies, en lien notamment avec la transformation des emplois. Pour ne donner qu’un exemple la tertiarisation du monde ouvrier a fortement contribué à la disparition de la classe ouvrière, qui constituait un référent collectif et identificatoire important. Ceux que nous regroupons aujourd’hui sous le terme de catégories populaires ont des profils beaucoup plus hétérogènes. Sur le plan politique, nous assistons également à une recomposition rapide et importante du paysage, qui participe à brouiller les lignes et à augmenter la volatilité électorale. La démarche qualitative, parce qu’elle permet de sonder en profondeur les contradictions des uns et des autres, en les replaçant dans leur contexte de vie offre des éléments de compréhension importants sur les mouvements en jeu.

 

Est-il encore possible de réconcilier les citoyens avec la politique ?

 

Dans une société où la lecture individuelle prime souvent sur tout le reste, où toute politique menée se voit jugée à l’aune de son impact sur sa propre situation, où les grands débats idéologiques ont de plus en plus de mal à trouver un large écho, cela semble difficile à moyen terme. Les études que nous menons montrent, cependant, à quel point les citoyens sont en attente de plus de « collectif », gage d’une plus grande cohésion nationale, notamment entre les territoires. La France manque aujourd’hui cruellement d’une mise en récit collectif de sa transformation. Cela permettrait sans doute de susciter plus d’implication de la part de ceux se sentant aujourd’hui « dépolitisés » et suivant tout ce qui se passe de façon assez éloignée.

écrit par Marie Gariazzo

Votre interlocuteur

Marie Gariazzo Directrice adjointe du pôle Opinion & Stratégies d'Entreprises

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