L’analyse de Frédéric Dabi, Directeur Général Opinion de l’Ifop :
A cinq mois du scrutin présidentiel, la dernière enquête Ifop-Fiducial pour LCI et Le Figaro confirme trois invariants.
En premier lieu, Emmanuel Macron demeure le principal favori à sa succession : nettement en tête dans toutes les configurations de premier tour avec a minima un quart des intentions de vote et vainqueur de l’ensemble des duels de second tour, le président « non encore candidat » bénéficie à plein de ce statut protecteur. Second invariant : la situation extrêmement compliquée de la gauche. A cinq mois du premier tour, le total des intentions de vote pour l’ensemble des candidats de gauche (25-26,5%) se situe à un niveau historiquement bas. En outre, l’absence de leadership clair entre Jean-Luc Mélenchon (8%- 8,5%), Yannick Jadot (7%) et Anne Hidalgo (5%-6%) empêche l’enclenchement de tout vote utile.
Enfin, la dynamique en faveur d’Éric Zemmour se poursuit. Pour la première fois dans notre baromètre, le polémiste devance Marine Le Pen dans une configuration de premier tour (17% contre 16% dans l’hypothèse avec X. Bertrand comme candidat LR) et fait jeu égal avec elle dans les autres (égalité dans l’hypothèse Pécresse, léger avantage Le Pen dans l’hypothèse Barnier). Au cœur de cette nouvelle poussée, synonyme de qualification possible au second tour, réside la capacité d’Éric Zemmour à capter une part croissante de l’électorat frontiste (32% des électeurs Marine Le Pen de 2017).
Cette sorte de « primaire sauvage » de la droite extrême semble éclipser les prétendants des Républicains, en lice pour l’investiture lors du congrès du 4 décembre. Xavier Bertrand obtient les intentions de vote les plus élevées au premier tour (13%) et apparaît toujours le plus proche d’une accession au second tour. Néanmoins, il subit un recul (-2 points), tout comme Valérie Pécresse, qui passe sous la barre symbolique des 10% (9%, -1). Michel Barnier reste quant à lui stable avec 10%. Rappelons que ce rapport de forces à droite ne présume en rien du comportement des adhérents LR, seuls amenés à désigner leur candidat à la présidentielle.