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Baromètre hygiène et précarité

L’association Dons Solidaires lutte contre le gaspillage en collectant auprès des entreprises des invendus. Ces produits neufs sont ensuite distribués à des associations partenaires intervenant dans le domaine de la lutte contre la précarité et l’exclusion sociale. Les produits d’hygiène sont la première demande des associations et pourtant, le sujet de la précarité hygiénique a longtemps été un impensé des politiques publiques. Afin de lever le voile sur ce sujet, Dons Solidaires a souhaité réaliser depuis 2019 une grande étude destinée à objectiver ce phénomène. Le baromètre Hygiène et précarité a ensuite été renouvelé en 2021 et en 2023. L’originalité du dispositif repose dans le fait qu’il consiste en une double enquête. La première est réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population française dans son ensemble. La seconde est administrée à des personnes en situation de grande précarité, bénéficiaires des services rendus par les associations de Dons Solidaires. Le baromètre permet de dresser un état des lieux objectif et de suivre l’évolution des comportements de renoncement dans la population française. Voici les principaux enseignements de cette nouvelle vague.

 

 

En 2023, la précarité hygiénique persiste en France avec près d’un Français sur 10 qui doit renoncer à l’achat de produits d’hygiène de première nécessité

 

En 2022 et en 2023, la précarité hygiénique demeure une réalité en France avec près d’un Français sur dix qui doit renoncer au moins occasionnellement à l’achat de produits d’hygiène de première nécessité tels que du déodorant (12%), de la lessive (9%), des brosses à dents (8%), du shampoing (8%), du gel douche (7%), du dentifrice (7%) ou du papier toilette (6%). Certes, ces renoncements sont minoritaires, mais ils concernent – dans une logique d’extrapolation – entre 3 et 6 millions de Français (selon les produits). Ils sont par ailleurs plus répandus parmi les catégories modestes et pauvres de la population : entre un quart et un tiers des bénéficiaires du réseau dons solidaires témoignent de tels renoncements. Les résultats du baromètre montrent que le renoncement à l’achat de produits d’hygiène n’a pas reculé, voire, a légèrement progressé par rapport à 2021.

 

 

 

L’achat de produits cosmétiques fait désormais figure de variable d’ajustement dans le budget des ménages

 

Mais plus que pour les produits d’hygiène de première nécessité, les données montrent que l’achat de produits cosmétiques fait désormais figure de variable d’ajustement. Face à des prix en hausse, les Français doivent faire des choix, le plus souvent au détriment des produits cosmétiques. 37% des femmes indiquent ainsi renoncer souvent ou de temps en temps à l’achat de maquillage, une proportion en forte hausse par rapport à 2020 (+ 9 points). D’autres catégories de produits sont concernées : les produits de coloration (33%) ou encore les soins hydratants (26%, + 7 points). Corollaire aux renoncements en hausse à l’achat de produits cosmétiques, les Françaises sont aussi significativement plus nombreuses qu’en 2020 à indiquer qu’ils leur arrivent par manque d’argent de ne pas se colorer les cheveux (38%, + 12 points), ne pas se faire couper les cheveux (36%, + 11 points) ou ne pas se maquiller (33%, + 9 points).

Par ailleurs, une partie substantielle de sondés indiquent redoubler d’efforts pour économiser les produits d’hygiène. 22% des hommes expliquent ainsi se raser moins fréquemment que d’habitude, une proportion en forte progression par rapport à 2020 (+ 9 points). 12% des sondés déclarent également ne pas pouvoir se laver les cheveux autant que possible par manque d’argent (+ 6 points par rapport à 2020).

Ces comportements de renoncement sont beaucoup plus répandus parmi les catégories modestes et pauvres de la population et culminent à des niveaux records au sein de l’échantillon bénéficiaires. A titre d’exemple, parmi les bénéficiaires des associations, 56% indiquent contrôler la consommation de gel douche et de shampoing pour leurs enfants.

 

 

Loin d’être anecdotiques, les renoncements des Françaises en matière de soins beauté se traduisent souvent par un sentiment de malaise  

 

Bien sûr, on peut arguer, que les renoncements progressent surtout sur des dépenses secondaires et substituables tels que les produits cosmétiques ou le recours aux coiffeurs et que ces soins relèvent plus du confort que d’une nécessité. Mais, pour les femmes concernées, de tels renoncements, sont souvent vécus comme un déclassement et se traduisent par un sentiment d’anxiété. Le baromètre montre que près d’un quart des Français ressentent souvent ou de temps en temps un sentiment de malaise lié à une mauvaise présentation d’eux. Ce sentiment est plus répandu parmi les femmes (28%), public par ailleurs plus confronté aux renoncements d’achat de produits d’hygiène. En outre, près d’un quart des Français expliquent qu’ils renoncent au moins occasionnellement à des sorties (23%) en raison d’un sentiment de malaise lié à l’apparence personnelle. Un phénomène par ailleurs largement répandu au sein des catégories pauvres de la population (41%).

 

 

Une alarmante progression de la précarité menstruelle

 

Les résultats du baromètre permettent de lever le voile sur phénomène encore plus alarmant : en dépit des efforts mis en place par les pouvoirs publics, la précarité menstruelle progresse dans notre pays. A la fin de l’année 2022, près de 15% des femmes réglées indiquent qu’il leur arrive souvent ou de temps en temps de ne pas disposer de suffisamment de protections hygiéniques. Une proportion en progression par rapport à 2020 et 2019 (9% et 8%). Par ailleurs, les femmes sont désormais 11% à devoir par manque d’argent utiliser des produits de substitution tels que des mouchoirs ou du papier toilette. Une proportion qui est là encore en progression par rapport à 2020 (6%) et 2019 (7%).

Assez logiquement, la précarité menstruelle est directement corrélée au niveau de revenus et concerne près d’un quart des femmes appartenant aux catégories pauvres de la population (24%). Au sein de l’échantillon bénéficiaires des associations, près d’une femme sur deux indique ne pas disposer de suffisamment de protections hygiéniques par manque d’argent (46%) une proportion record et en progression par rapport aux années précédentes. Relevons enfin que les jeunes femmes de moins de 25 ans sont plus concernées par la précarité menstruelle (20%) que celles âgées de 35 à 49 ans (14%) ou plus de 50 ans (10%).

Assez logiquement, le manque de protections hygiéniques, n’est pas sans conséquence pour les femmes qui y sont confrontées. 72% expliquent que cela a des conséquences sur leur bien-être, notamment du stress (66%) ou encore un sentiment de malaise (57%).

 

Face à l’augmentation des prix, les Français doivent se livrer à des arbitrages sur les dépenses. Les résultats du baromètre montrent que l’achat de produits cosmétiques constitue désormais une variable d’ajustement pour une partie des ménages. La précarité hygiénique demeure une réalité avec plus de 3 millions de Français qui doivent renoncer par manque d’argent à l’achat de produits d’hygiène de première nécessité. Plus inquiétant encore, la précarité menstruelle se répand. 15% des femmes sont confrontées à un manque de protections hygiéniques par manque d’argent, une proportion en progression par rapport à 2019 et 2020.

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Présentation

Méthodologie de recueil

Grand public : L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1801 répondants, dont un échantillon de 1501 répondants, représentatif de la population française et un sur-échantillon de 300 parents d’enfants âgés de trois ans ou moins. Les parents d’enfants en bas âge ont été remis à leur poids réel dans la population totale lors du traitement informatique des résultats. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne. Le terrain s’est déroulé du 21 au 23 novembre 2022.
Bénéficiaires des associations : L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 1162 bénéficiaires des associations du réseau partenaire de Dons Solidaires. Il s’agit de personnes en situation de précarité et d’exclusion sociale. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré papier et online du 9 janvier au 15 février 2023 dans les locaux des associations et organismes partenaires de Dons Solidaires.

Votre interlocuteur

François Legrand Directeur d’études - Opinion & Stratégies d'Entreprises

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Grand public : L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1801 répondants, dont un échantillon de 1501 répondants, représentatif de la population française et un sur-échantillon de 300 parents d’enfants âgés de trois ans ou moins. Les parents d’enfants en bas âge ont été remis à leur poids réel dans la population totale lors du traitement informatique des résultats. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne. Le terrain s’est déroulé du 21 au 23 novembre 2022.
Bénéficiaires des associations : L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 1162 bénéficiaires des associations du réseau partenaire de Dons Solidaires. Il s’agit de personnes en situation de précarité et d’exclusion sociale. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré papier et online du 9 janvier au 15 février 2023 dans les locaux des associations et organismes partenaires de Dons Solidaires.

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