Alors même qu’elles ont le plus souvent des revenus inférieurs à leurs conjoints (seulement 31% déclarent des revenus plus importants), ce sont les femmes qui dans 70% des situations prennent en charge les aspects budgétaires et financiers du ménage. Cette réalité explique probablement pourquoi le niveau de connaissance des femmes à l’égard de leurs revenus globaux (91% dont 52% « oui, très bien »), de leur épargne (85% dont 47% « oui, très bien ») ou de leurs dépenses (85% dont 38% « oui, très bien ») est particulièrement constituée. Corollaire à cette gestion du budget du ménage, les femmes françaises sont aussi très consciencieuses dans le suivi des comptes : près des ¾ les consultent au moins une fois par semaine. Elles évoquent aussi fréquemment les questions budgétaires avec leur conjoint (92% le font dont 52% « oui, souvent »), avec leur entourage amical (80%), avec leurs enfants (79%) et avec leurs parents (76%).
Si ces résultats peuvent laisser penser à un rapport plus décomplexé à l’argent et à une forme d’émancipation féminine sur ce sujet (le terme liberté est le premier mot associé par les sondées à l’argent), ils doivent toutefois être nuancés. La gestion budgétaire des femmes se borne au final surtout aux aspects liés au foyer. Interrogées sur le comportement adopté en cas de réception d’une grosse somme d’argent, les femmes indiquent en premier qu’elles placeraient la somme sur un compte ou un livret épargne (40%) ou qu’elles le dépenseraient pour le foyer (36%). A l’inverse, les investissements plus risqués et spéculatifs sont beaucoup moins évoqués. 4% l’investiraient dans un projet de création d’entreprise, 4% dans des actions, 1% dans des OPCVM, 1% dans de la crypto-monnaie. La détention de produits financiers complexes est d’ailleurs minoritaire dans la population féminine : 15% détiennent un plan d’épargne retraite, 15% des actions ou obligations, 12% un PEA et 3% des actifs en crypto-monnaies… Le niveau de connaissance à l’égard de ces différents produits financiers est d’ailleurs assez peu constitué (avec moins d’un tiers des femmes qui voient précisément de quoi il s’agit pour chacun des produits testés). A la lecture des résultats, on a donc le sentiment que le rapport des femmes s’inscrit encore dans un schéma assez traditionnel. Si elles ont acquis une forme d’émancipation dans la gestion des aspects budgétaires au quotidien, cette gestion se limite encore aux aspects relatifs au foyer et ne concerne que peu les investissements.
Sur le plan de la vie professionnelle, les résultats de l’étude nous livrent une image assez contrastée avec seulement une courte majorité de femmes qui ne se sentent pas moins bien armées que leurs collègues hommes pour demander une augmentation (53%), négocier leur salaire pendant un entretien d’embauche (54%) ou obtenir une promotion (54%). Un résultat en demi-teinte donc qui laisse à penser qu’une marge de progression est encore possible de ce point de vue-là.
