Inspiré de l’Indice québécois initié par la Fondation de l’entrepreneurship en 2009, l’Indice Entrepreneurial Français (IEF) est produit tous les deux ans. Pour sa dernière réalisation en 2021, l’Observatoire de la création d’entreprise de BPI France Création s’est associé à l’Ifop pour mener une enquête quantitative d’ampleur auprès d’un échantillon de 5 000 personnes environ, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, et d’un autre échantillon de 500 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus résidant dans les quartiers prioritaires de la ville (QPV)
Cet indice prend en compte deux types de mesures :
- la chaîne entrepreneuriale, c’est-à-dire l’appréhension de la part de Français concernés par l’entrepreneuriat : les “intentionnistes”, les créateurs d’entreprises, les entrepreneurs et ceux qui ont vendu ou fermé leur entreprise,
- la culture entrepreneuriale, c’est-à-dire la perception et la représentation, chez les Français, de l’entrepreneuriat, des compétences et qualités entrepreneuriales, de leur sensibilisation à l’entrepreneuriat.
Les résultats 2021 mettent en lumière :
- Une dynamique entrepreneuriale stable, qui concerne près d’un tiers de la population française…
- 30 % des Français sont dans une dynamique entrepreneuriale, une proportion stable par rapport à 2018.
- Les proportions de chefs d’entreprise (13 %) et d’ex-chefs d’entreprise (14 %) au sein de la population française sont également stables par rapport à 2018, en dépit de la récession de 2020 liée à la crise sanitaire.
- Même si la part des intentionnistes (9 %) est en baisse depuis 2016, celle des porteurs de projet (11 %) est en forte hausse en 2021.
- 20 % des habitants des Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) sont dans la chaîne entrepreneuriale, en hausse de 6 points par rapport à 2018.
- En dépit d’un plus fort attrait pour l’entrepreneuriat (12 % d’intentionnistes dans les QPV), seulement 2 % des habitants des QPV sont chefs d’entreprise, 5 % ex-chefs d’entreprise et 3 % porteurs de projet.
- Les femmes restent sous-représentées au sein de la chaîne entrepreneuriale française, hormis chez les intentionnistes, et davantage encore chez les habitants des QPV.
- … alors que la crise de la Covid-19 semble avoir un impact assez diffus au sein de la population française
- Au niveau national, un cinquième des interviewés déclare que la crise a changé leur situation professionnelle.
- 4 chefs d’entreprise sur 10 ayant repris une entreprise l’ont fait dans le cadre d’une procédure collective imputable à la crise de la Covid-19.
- 4 ex-chefs d’entreprise sur 10 affirment que la cessation de leur activité est une conséquence de la pandémie de Covid-19.
- Au sein des intentionnistes et porteurs de projet, une part importante reconnaît des répercussions positives à la crise (temps de réflexion, opportunité de changer la vision du projet, nouvelles opportunités de reprise, etc.). Toutefois, près d’un cinquième déclare que la crise les a démotivés à créer ou reprendre une entreprise.
- L’attrait pour l’entrepreneuriat trouve son origine dans la volonté d’accorder sa vie professionnelle au diapason de ses aspirations personnelles… malgré des craintes qui sont le plus souvent matérielles
- Être son propre patron ou réaliser un rêve sont les principales motivations évoquées par les chefs d’entreprise, les porteurs de projet et les intentionnistes, même si l’augmentation des revenus ou du capital revient également souvent.
- C’est particulièrement vrai auprès des habitants des QPV qui y voient encore davantage un moyen de se soustraire à la fois du chômage et du salariat (en étant leur propre patron, en créant leur propre emploi).
- Mais la crainte d’avoir un revenu instable ou insuffisant arrive en tête chez les porteurs de projet et les intentionnistes… et cette crainte est persistante chez les chefs d’entreprise jusqu’à deux ans après la création/reprise de leur entreprise.
- D’ailleurs, au sein des chefs d’entreprise, les catégories « pauvres » (dont le revenu pour chaque personne au sein du foyer est inférieur à 900 €) sont sur-représentées par rapport à la population française.
- L’innovation et l’adoption d’une démarche respectueuse de l’environnement sont systématiquement perçues comme étant des axes de développement importants chez les chefs d’entreprise, les porteurs de projet, mais aussi chez les intentionnistes.
Pour accéder à toutes les analyses et les fiches statistiques : https://bpifrance-creation.fr/institutionnel/observatoire-de-bpifrance-creation