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La plage : un lieu d’expression du sexisme comme les autres ?

Alors qu’elle devrait représenter un havre de détente et de plaisir au cœur des vacances estivales, la plage se révèle pour de nombreuses femmes le théâtre de situations particulièrement anxiogènes. À Marseille par exemple, la situation a conduit la municipalité à reconduire l’opération « Safer Plage » qui permet de signaler et de géolocaliser en temps réel via une application toute agression verbale ou physique sur les principales plages publiques de la cité phocéenne.

 

Une initiative salutaire qui mériterait certainement d’être étendue au regard du constat alarmant que dresse l’étude commandée à l’IFOP par VoyageAvecNous.fr sur les pressions sexuelles et sexistes vécues par les Françaises à la plage. Ces résultats révèlent en effet que presque la moitié des femmes interrogées, notamment les plus jeunes d’entre elles, ont déjà été confrontées à une forme de harcèlement ou d’atteinte sexuelle lors de leurs sorties balnéaires.Gestes déplacés, remarques désobligeantes ou encore attouchements conduisent de nombreuses baigneuses à mettre en place des stratégies d’évitement contraignantes au lieu de profiter des plaisirs de la plage en toute tranquillité et en toute sécurité.

 

 

LES PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS DE L’ENQUETE

 

A- LA PRESSION SEXISTE ET SEXUELLE SUR LES PLAGES

1- Alors que la plage est censée rimer avec détente et loisir, le sexisme, lui, ne semble pas prendre de vacances : près d’une femme sur deux (49%) déclare avoir déjà fait l’objet d’une forme de harcèlement sexuel à la plage, dont 10% au cours de l’année.

Dans le détail, deux types de publics apparaissent particulièrement exposés à ce harcèlement estival : les jeunes de moins de 30 ans (65%) et les femmes pratiquant actuellement le topless (64%), signe de l’hypersexualisation qui pèse encore très largement sur le corps des femmes.

 

2- Si des alternatives sont mises en place pour tenter de sécuriser les femmes à la plage, ces dernières leur réservent, à ce stade, un accueil plutôt mitigé : Bien qu’une nette majorité (69%) pensent qu’une application de signalement telle que « Safer Plage » développée par la ville de Marseille permettra de réduire les formes de harcèlement et d’agression sexuelle sur les plages urbaines, elles sont une minorité à considérer que cela les incitera à se rendre sur ces plages (50%) ou à s’y déshabiller plus facilement (39%).

 

3- C’est donc tout un contexte plutôt hostile aux femmes qui les conduit à adopter des comportements d’évitement lorsqu’elles se rendent à la plage. En effet, près d’une femme sur deux (46%) a déjà renoncé à certaines tenues ou certains comportements. Dans le détail, 26% ont déjà renoncé à se baigner en maillot, 24% à aller à la plage dans une tenue laissant apparaître leur corps (robe, mini-jupe, short) ou encore 22% à s’y rendre sans être accompagnées d’autres femmes. Ces stratégies d’évitement se manifestent bien en réaction au risque de harcèlement ou d’agression encourus : les femmes victimes de harcèlement sexuel à la plage au cours de l’année sont en effet 72% à renoncer à au moins une de ces choses.

 

 

B- UNE BAISSE DE L’EXPOSITION DE SON CORPS SUR LES PLAGES FRÉQUENTÉES

4- Le topless, pratique longtemps en vogue sur les plages françaises, connait un léger recul ces dernières années. Entre prise de conscience des risques du soleil pour la peau et comportements déplacés à l’égard des femmes, ces dernières semblent de plus en plus hésitantes à l’idée d’exposer leur corps, notamment sur les plages très fréquentées : 20% déclarent s’y être déjà mises seins nus, une baisse de deux points depuis 2019.

 

5- Parmi les freins à la pratique du topless évoqués, on retrouve deux types de raisons. D’une part, la justification sanitaire: 53% des non-pratiquantes citent les risques que l’exposition du soleil fait encourir à la peau. D’autre part, le poids de la pression sexuelle : 36% citent la crainte qu’une photo de leurs seins nus circule sur les réseaux sociaux (une crainte notamment partagée par les plus jeunes : 51% chez les moins de 30 ans), 35% le regard concupiscent des hommes et 31% la crainte d’une agression sexuelle, un résultat en hausse de 4 points depuis 2019.

 

 

Le point de vue de l’Ifop :

Cette enquête met particulièrement en évidence que le sexisme ne s’arrête pas à la porte des vacances, alors même que cette période est censée être synonyme de bien-être, de détente et de loisirs. Malheureusement, on constate que la plage est aussi, comme d’autres lieux publics, un endroit où les comportements à caractère sexiste et sexuel sont fréquents, comme en témoigne la moitié des femmes interrogées qui disent y avoir été victimes de harcèlement et plus du quart d’une agression sexuelle. Dans ce contexte, l’application lancée par la ville de Marseille est vécue comme une initiative intéressante, mais qui devra faire ses preuves avant d’inciter les femmes à se sentir plus libres de leur tenue et de leurs mouvements. Comme on le voit à la lecture des résultats, les femmes sont en effet nombreuses à avoir adopté des stratégies d’évitement en réponse aux situations étudiées. Si d’autres raisons comme la santé sont évoquées, les pressions sexistes et sexuelles qu’elles subissent expliquent notamment le recul de la pratique du topless, en particulier sur les plages les plus fréquentées et donc plus soumises au regard des autres et aux risques d’agression.

Louise Jussian, chargée d’études senior au pôle genre, sexualité et santé sexuelle de l’Ifop.

 

Étude Ifop menée pour Flash et VoyageAvecNous.fr

Document à télécharger

Les résultats

Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 075 femmes, représentatif de la population féminine française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (âge, profession, statut marital) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 20 au 24 juillet 2023.

Vos interlocuteurs

François Kraus Directeur du pôle Politique / Actualités - Opinion & Stratégies d'Entreprises

Louise Jussian Chargée d'études - Département Opinion & Stratégies d'Entreprise

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L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 075 femmes, représentatif de la population féminine française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (âge, profession, statut marital) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 20 au 24 juillet 2023.

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