Si au lendemain de l’élection de François Hollande en juillet 2012, 67% des Français se disaient prêts à faire des efforts pour redresser les comptes du pays, ils ne sont plus que 49% à partager cette opinion en ce début de quinquennat, selon un sondage réalisé par l’Ifop pour Atlantico.fr en juillet 2017.
Ainsi, bien que la Cour des comptes ait révélé fin juin 2017 un risque de dérapage budgétaire sévère en l’absence de mesures de redressement significatives, un peu plus de la moitié des Français ne souhaite pas contribuer à l’assainissement des finances publiques.
Il faut sans doute y voir une aversion plus prononcée à l’impôt après les fortes hausses de 2012 et 2013, de même qu’un contexte probablement perçu comme étant moins dramatique qu’en 2012, alors que le déficit public avait atteint 5,3% du PIB et qu’on prédisait à la France un destin grec.
Le Premier ministre Edouard Philippe a probablement conscience de cette plus faible propension à faire des efforts de la part des Français, puisqu’il s’est engagé à contenir le déficit à 3% dès cette année, mais en privilégiant les mesures d’économies aux hausses d’impôts.
On notera que c’est parmi les sympathisants des partis d’extrême droite et d’extrême gauche que l’adhésion à l’idée d’efforts est la plus faible (29% oui pour la France Insoumise, 31% pour le Front National). Les sympathisants du Parti socialiste (64% oui), de La République En Marche ! (75% oui) et des Républicains (51% oui) restent en revanche prêts à contribuer au redressement des comptes publics. De la même façon on observe une séparation nette entre les CSP+ majoritairement disposés à faire des efforts (59% oui) et les CSP- majoritairement opposés à cette idée (35% oui). Fait intéressant : bien qu’étant les plus directement touchés par la hausse de la CSG annoncée par le gouvernement d’Edouard Philippe pour compenser la suppression des cotisations salariales sur l’assurance maladie et l’assurance chômage, les retraités se disent majoritairement prêts à faire des efforts.
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