FranceAgrimer a fait appel à l’expertise consommation engagée du Pôle Consumer & Retail pour réaliser une grande étude de fond sur les végétariens et flexitariens en France. Grazyna Marcinkowska, Chargée d’études consommation à la direction Marchés, Études et Prospective de FranceAgriMer, livre les principaux enseignements de cette étude.
Pouvez-vous présenter France Agrimer et nous expliquer les raisons et le contexte de réalisation de cette étude hors norme (15 000 français) ?
FranceAgriMer est un établissement public rattaché au Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Parmi nos missions, nous apportons de l’information économique à l’ensemble des acteurs du monde agricole, y compris concernant les nouvelles tendances de consommation comme le végétarisme. Ce phénomène représente un enjeu de taille tant pour les filières végétales qu’animales. FranceAgriMer en tant que tiers de confiance voulait donc poser des bases à une quantification fiable et neutre de ce phénomène, pour évaluer son ampleur et mieux comprendre les différentes cibles le composant.
Comme on s’attendait à ce que les végétariens représentent une partie relativement faible de la population, nous avons jugé nécessaire avec Ifop de mobiliser un échantillon très large et représentatif pour mesurer avec précision leur poids dans la population et pouvoir caractériser finement cette cible ultra-minoritaire. Mais notre échantillon hors norme nous a également offert une large base d’analyse pour les autres cibles, plus nombreuses, comme les flexitariens, et tirer pleinement profit du questionnaire très riche qu’Ifop nous a proposé.
L’attachement des français à consommer de la viande reste fort (89%), avez-vous été surpris par ce résultat ?
Pas vraiment, c’est un résultat qui s’explique par le rôle historique de la viande dans les assiettes des Français. Ce qui m’a étonnée davantage, c’est que cet attachement est le principal frein à l’adoption du végétarisme, devant les oppositions philosophiques ou les craintes pour la santé, signe que certaines critiques au sujet de la consommation et de la production de la viande se font sentir dans la population. Cela peut expliquer la popularité relative du flexitarisme, qui représenterait ainsi un compromis pour ceux qui partagent certaines idées végétariennes sans vouloir aller jusqu’à l’abandon de la viande.
Quels chantiers allez-vous poursuivre et accélérer au vue des principaux résultats par votre organisme ?
L’étude a à la fois confirmé les résultats des études antérieures et nous a ouvert de nouvelles portes : elle a surtout réorienté notre attention vers le flexitarisme qui par son poids et sa variété interne mérite une analyse poussée. Nous allons donc nous focaliser sur les phénomènes de réduction de protéines animales, et sur les achats de produits de substitution, notamment via les études consommateurs.
Mais en parallèle, nous allons continuer d’exploiter la base de cette enquête de 2020 pour analyser en profondeur les segments identifiés par Ifop : la richesse du questionnaire Ifop en a fait une véritable mine d’or !
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