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Sondage 30/03/2017

Le regard des Français sur les grands enjeux de l’élection présidentielle : La politique extérieure #4

La quatrième vague du baromètre Ifop-Fiducial pour Public Sénat et Sud Radio portant sur les grands enjeux de l’élection présidentielle s’est intéressée aux questions internationales et à la politique extérieure de la France. Les Français se montrent alors majoritairement insatisfaits de la politique conduite pendant le quinquennat de François Hollande et souhaitent que leur pays redevienne un moteur de l’Union Européenne et retrouve de manière générale son influence sur la scène mondiale.  

Les Français observent de manière critique la situation de leur pays en matière de politique extérieure. Très majoritairement insatisfaites de la politique conduite depuis 2012, que ce soit sur le champ de la politique européenne (72%) ou sur le champ de la politique internationale (68%), les personnes interrogées semblent davantage regretter la trajectoire descendante du rôle de la France dans le monde ou en Europe depuis le début des années 2000 plutôt que les actions conduites par François Hollande. Sa politique de défense des intérêts de la France a d’ailleurs été de manière constante sous son quinquennat portée à son crédit et a constitué l’un des aspects sur lesquels les critiques de la part de la population étaient les moins vives.  

La perte d’influence de la France sur la scène européenne ou internationale semble aux yeux des interviewés plutôt la conséquence d’un monde émaillé par de nombreuses crises au cours des dernières années. C’est ainsi que les Français s’inquiètent de leurs relations avec les puissances qui les entourent et leurs alliés traditionnels. Certes, 81% d’entre eux considèrent que l’Allemagne reste un allié ou un partenaire sûr (-1 point par rapport à 2014). S’agissant des pays anglo-saxons, le sondage Ifop-Fiducial enregistre une rupture d’opinion : ainsi une majorité émet aujourd’hui des doutes quant à la fiabilité du Royaume-Uni quelques mois après le référendum sur le Brexit (46%, -22 points par rapport à 2014) et surtout à celle des Etats-Unis quelques mois après l’élection de Donald Trump (38%, -39). La perte de confiance vis-à-vis des alliés et partenaires traditionnels s’accompagne d’une méfiance vis-à-vis d’autres puissances, à commencer par la Syrie et l’Irak engluée dans la guerre civile depuis l’émergence de Daech et par la Russie de Vladimir Poutine et ses opérations dans des pays proches de la « frontière » de l’Union Européenne.

Dans ce monde incertain, les Français se raccrochent ainsi à leurs « piliers » : la solidité de la relation franco-allemande et la construction européenne qui a apporté une stabilité en Europe au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Soixante ans après la signature du Traité de Rome, les personnes interrogées tirent en effet un bilan positif de l’appartenance de leur pays à l’Union européenne. 57% d’entre elles estiment que cette appartenance est une bonne chose pour la France, contre 31% qui la jugent négativement. Refusant massivement par ailleurs (70% des personnes interrogées) de suivre leurs voisins britanniques et quitter l’Union, les Français souhaitent que leur pays prenne davantage d’initiatives en matière de construction européenne, appelant de leurs vœux des ambitions sur cet aspect de la part du prochain Président de la République. Fidèles à la vision du Général de Gaulle, ils optent cependant majoritairement pour une construction européenne s’attachant d’abord à bâtir une Europe des Nations préservant la souveraineté des Etats (69%) plutôt qu’à bâtir une Europe fédérale pour fonder à terme les Etats-Unis d’Europe (31%), et parallèlement aussi pour une réaffirmation d’une politique étrangère indépendante.  

Dans la perspective de l’élection présidentielle, c’est d’ailleurs l’un des candidats les plus « européistes » qui apparaît le plus crédible en matière de politique extérieure, comme si les Français ne voyaient pas leur pays « affronter » le monde extérieur sans l’Union Européenne. Avec 29% de citations s’agissant de la politique européenne et 30% s’agissant de la politique internationale, le leader d’En Marche ! se situe sur ces aspects à un niveau au-dessus de celui des intentions de vote en sa faveur et devance alors Marine Le Pen, qui se situe quant à elle à un niveau en-dessous (respectivement 19% et 19% de citations). Juste derrière Marine Le Pen, François Fillon ne capitalise pas quant à lui sur l’exercice de fonctions régaliennes durant la période 2007-2012. Les mesures retenues majoritairement par les Français confirment d’ailleurs ces rapports de forces. 73% des personnes interrogées se déclarent favorables à la création d’une Alliance Européenne de Défense, tandis que 59% adhèrent à la proposition de création au niveau de la zone Euro d’un budget voté par un Parlement et exécuté par un ministre de l’Economie et des Finances. A contrario, seuls 39% retiennent l’idée d’un passage d’une monnaie unique à une monnaie commune d’échanges entre les pays européens et 30% souhaitent une sortie de l’Union Européenne. Pour autant, considérant leurs regards méfiants vis-à-vis des crises actuelles, deux tiers des personnes interrogées se déclarent favorables à la renégociation des accords de Schengen afin de restreindre les conditions de circulation et d’installation sur le territoire européen (67%) et un peu moins évoquent une remise en cause de la relation privilégiée avec le Qatar et l’Arabie Saoudite (59%).

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Rapport d'étude

Méthodologie de recueil

Echantillon de 1495 personnes inscrites sur les listes électorales, représentatif de la population communale âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, catégorie socio-professionnelle) après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI - Computer Assisted Web Interviewing) du 24 au 27 mars 2017.

Votre interlocuteur

Frédéric Dabi. Directeur Général Opinion

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