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Dossier spécial

Le regard des parents sur l’école à distance

Expérience inédite, permise par l’accès des foyers français aux outils numériques, l’école à distance suscite interrogations et débats. Nécessité sanitaire pendant le confinement, l’école à distance est accusée par ses détracteurs d’aggraver les inégalités sociales. A l’heure où la décision de réouvrir les écoles est âprement discutée, l’association Break Poverty a missionné l’IFOP pour réaliser une étude sur ce sujet. Cette enquête, réalisée auprès de 801 parents ayant au moins un enfant scolarisé dans l’enseignement primaire ou secondaire apporte – plus d’un mois après son lancement – des données quantitatives nouvelles pour objectiver ce phénomène.

 

Le déroulement de l’école à distance est jugé satisfaisant par trois quarts des parents.

Premier enseignement de cette enquête, l’école à distance suscite la satisfaction de trois quarts des parents ayant au moins un enfant scolarisé (75%), même si dans le détail, ils ne sont que 17% à s’en déclarer très satisfaits.

 

Assez logiquement, c’est parmi les foyers qui ne disposent pas d’une connexion internet qui fonctionne correctement (54%) ou d’un ordinateur (39%) que le niveau d’insatisfaction est le plus marqué.

 

Un foyer sur 10 ne dispose pas d’un ordinateur ou d’une connexion internet qui fonctionne correctement.

La proportion de foyers n’ayant pas accès à un ordinateur (10%) ou une connexion internet qui fonctionne correctement (11%) est minoritaire mais non marginal.

 

L’absence d’ordinateur à la maison semble imputable à la fois à des raisons économiques et générationnelles : les parents âgés de moins de 35 ans (16%) et ceux appartenant aux catégories pauvres (16%) sont plus nombreux à indiquer ne pas être équipés.

 

Enfin, près d’un quart des parents indiquent que leur enfant n’a pas accès une imprimante (22%) ou un téléphone mobile (23%) et ils sont un tiers à indiquer qu’ils ne bénéficient pas d’une pièce séparée avec un bureau (35%).

 

Près d’un enfant sur dix est « sorti des radars » de l’éducation nationale.

8% des parents indiquent que leur enfant n’a jamais été en contact avec un enseignant. Assez logiquement les foyers qui n’ont pas d’ordinateur ou internet sont les plus concernés (26% et 24%).

 

A l’inverse, 86% des parents indiquent que leur enfant est en contact avec un enseignant au moins hebdomadairement dont 39% tous les jours.

 

Temps moyen consacré par jour : une fracture éducative entre les enfants issus des milieux sociaux favorisés et ceux appartenant aux catégories populaires.

La proportion d’élèves ayant décroché – en l’espèce, consacrant moins de 30 minutes par jour à l’école selon les dires des parents – est minoritaire (6%). Par ailleurs, 15% des parents indiquent que leur enfant consacre entre 30 minutes et une heure, soit un enfant sur cinq qui consacrerait donc moins d’une heure par jour à l’école. Mais sur ce point, nous observons un clivage socio-économique majeur : si seulement 8% des parents appartenant aux catégories aisées expliquent que leur enfant consacre une heure ou moins par jour, cette proportion concerne un tiers des foyers « pauvres » (33%). La proportion de « décrocheurs purs » – ceux dont les parents indiquent qu’ils consacrent moins de 30 minutes – est de 12% parmi les catégories pauvres – contre seulement 3% parmi les foyers aisés.

 

Enfin, sur l’ensemble de la population sondée, 28% des parents indiquent que leur enfant consacre entre 1 heures et 2 heures, 35% entre 2 heures et 4 heures et 16% plus de 4 heures par jour.

 

Trois quarts des parents se sentent capables de soutenir et d’accompagner la scolarité de leur enfant.

76% des parents se sentent capables de soutenir et d’accompagner la scolarité de leur enfant pendant le confinement (dont 26% « oui, tout à fait »).

 

Le risque de « décrochage scolaire » suscite l’inquiétude d’un parent sur deux.

Le plus haut niveau d’inquiétude exprimé par les parents concerne le risque de contamination : 64% se disent inquiets à l’idée que leur enfant attrape le Covid (dont 29% « très inquiet »). Les craintes autour de difficultés scolaires concernent un parent sur deux : 48% sont inquiets que leur enfant subisse un décrochage scolaire ou soit pénalisé dans son orientation scolaire. Par ailleurs, les craintes autour d’une pénalisation pour les examens sont assez logiquement variables selon le niveau scolaire de l’enfant : 33%, 46%, 54% pour les parents ayant respectivement un enfant à l’école primaire, au collège ou au lycée. Enfin, près d’un parent sur deux s’inquiète que son enfant souffre de son manque d’activité physique (51%) ou soit affecté psychologiquement par le confinement (44%).

 

Sur l’ensemble de ces sujets, les parents appartenant aux « catégories pauvres » expriment des niveaux d’inquiétude significativement plus élevés que ceux appartenant aux catégories aisées.

 

Plus d’un mois après le lancement du dispositif « ma classe à la maison », les résultats de cette enquête montrent que l’école à distance fonctionne – du moins aux yeux des parents – de façon plutôt satisfaisante. L’école à distance semble donc avoir réussi à adresser le défi d’assurer la « continuité pédagogique » pour une majorité d’élèves. Pour autant, les résultats de cette enquête mettent en lumière la surreprésentation des foyers les plus pauvres parmi les « décrocheurs ». A cet égard, ils confirment les craintes exprimées par une partie du corps enseignant concernant le risque d’une aggravation des inégalités sociales.

 

 

Documents à télécharger

Les résultats de l'enquête L'analyse

Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 801 parents ayant au moins un enfant scolarisé à l’école primaire, au collège ou au lycée. L’échantillon est représentatif de cette population. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaires en ligne du 21 au 24 avril 2020.

Vos interlocuteurs

Frédéric Dabi. Directeur Général Opinion

François Legrand Directeur d’études - Opinion & Stratégies d'Entreprises

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L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 801 parents ayant au moins un enfant scolarisé à l’école primaire, au collège ou au lycée. L’échantillon est représentatif de cette population. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaires en ligne du 21 au 24 avril 2020.

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