La vague d’octobre du tableau de bord Ifop-Paris Match, marquée par une baisse de la cote de popularité de l’exécutif, livre les enseignements suivants :
– L’embellie de la rentrée n’aura été que de courte durée. En baisse de deux points par rapport à septembre, la cote d’approbation de l’action du Président de la République s’établit aujourd’hui à 30% de jugements positifs, soit le même niveau qu’en juillet et le plus bas niveau enregistré depuis le début du quinquennat. François Hollande rencontre en outre une très forte opposition à son action, la proportion de personnes qui ne l’approuvent « pas du tout » progressant de huit points (45%). S’il s’agit principalement des conséquences d’une radicalisation des sympathisants des mouvements formant l’opposition, l’approbation de l’action du chef de l’Etat demeure minoritaire auprès de l’ensemble des segments sociodémographiques de la population, soutiens du Parti Socialiste exceptés (75%, +2). Le Président de la République subit une baisse générale s’agissant des traits d’image qui lui sont associés. Les Français sont partagés concernant sa politique sur la scène internationale, 51% d’entre eux jugeant qu’il défend bien les intérêts du pays à l’étranger (-4) et sont très majoritairement critiques vis-à-vis de sa politique économique (25% d’approbation, -7).
– Avec 33% d’approbation de son action en tant que Premier ministre, Jean-Marc Ayrault atteint lui-aussi le plus bas niveau enregistré depuis sa prise de fonction. Les signes d’encouragement observés à son égard le mois dernier s’en retrouvent annihilés. La proportion de personnes rétives à son action revient d’ailleurs à son niveau de juillet, soit 36% (+10). A l’instar de l’autre tête du pouvoir exécutif, le Premier ministre demeure minoritaire dans l’ensemble des catégories de la population, hormis auprès des sympathisants du Parti Socialiste (61%), mais il ne bénéficie d’un appui aussi fort que François Hollande auprès de cette cible. Parmi les principales explications de ce reflux subi par Jean-Marc Ayrault, on relève que 45% des personnes interrogées jugent qu’il est un homme de dialogue (-8) ; seulement 34% estiment qu’il dirige bien l’action de son gouvernement (-15) quelques jours après la polémique née des reproches adressés par Cécile Duflot à son homologue Manuel Valls.
– Dans ce contexte, la crédibilité de l’opposition reste faible. Seules 39% des personnes interrogées jugent qu’elle ferait mieux que le gouvernement actuel si elle était au pouvoir, ce qui semble traduire un sentiment d’impuissance du pouvoir politique en France. Les réserves exprimées à l’égard de l’opposition sont majoritaires dans quasiment l’ensemble des segments sociodémographiques de la population, y compris parmi les personnes les plus âgées, pourtant le cœur de l’électorat de l’UMP depuis de nombreuses années et l’une des catégories les plus sévères à l’égard de l’action du gouvernement. Les soutiens de l’UMP (75%) et du Front National (63%) semblent avoir toutefois davantage confiance dans les capacités de l’opposition à faire mieux que le gouvernement actuel.
– Les conversations des Français ont été marquées cette semaine par le débat autour du travail le dimanche : deux tiers des personnes interrogées ont abordé ce sujet avec leurs proches, chez eux ou au travail (67%). Suivent la mise en place de la réforme des rythmes scolaires dans certaines villes en France (59%), notamment parmi les populations les plus susceptibles d’avoir des enfants concernés (71% des 35-49 ans), la réception des avis d’imposition sur le revenu (57%) et les déclarations du Ministre de l’Intérieur Manuel Valls sur les Roms (56%). A mesure que l’échéance se rapproche, la préparation des élections municipales est de plus en plus évoquée (34%, +11 par rapport à septembre).
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