A moins de huit mois de l’élection présidentielle, le « think tank » Synopia a souhaité interrogé les Français sur leur rapport à la gouvernance. Le thème des « réformes » déchaine souvent les passions en France, qu’elles aillent trop lentement, ou qu’elles soient trop superficielles, elles font l’objet de toutes les critiques.
– Les Français sont partagés sur la méthode à adopter pour réformer le pays. Si les Français sont majoritairement favorables à ce que des réformes rapides soient faites même si cela doit provoquer des grèves et des blocages dans le pays (53%), on note que plus d’un tiers des répondants (35%) est partisan d’une méthode plus douce, pour ne pas bloquer le pays. Enfin, il est intéressant de noter que 12% des Français interrogés n’estiment pas nécessaire de faire des réformes en profondeur. Les sympathisants de droite sont plus largement favorables à la méthode forte, qui consiste à réformer vite le pays même si cela doit occasionner des grèves et des blocages. Par exemple, les sympathisants de l’UDI y sont favorables à 69%, et ce score monte à 74% chez les partisans des Républicains. A contrario, les sympathisants de gauche semblent préférer la méthode douce : quelques réformes importantes menées progressivement (54% chez les sympathisants du Parti Socialiste). A noter que les sympathisants du Front de Gauche sont 29% (contre 12% en moyenne) à penser que le modèle français n’a pas vraiment besoin de réformes en profondeur.
– Malgré cette volonté apparente de réformes, les Français restent sceptiques sur la capacité du prochain président de la République à mener de grandes réformes. Près des trois-quarts des répondants (73%) estiment que les tensions sociales et l’état du système de gouvernance dans notre pays empêcheront le futur président de mener à bien ses grands projets de réforme. Seuls 27% des sondés pensent que le prochain président pourra le faire. Ce score monte à 41% chez les sympathisants Les Républicains contre 15% chez les partisans Front de Gauche.
– De plus, les Français interrogés sont majoritairement opposés à certaines grandes réformes portées par les candidats à la primaire de la droite : la suppression des 35h (56% d’opposition) ; le recul de l’âge de la retraite (64% d’opposition) ; la suppression de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (67% d’opposition). Seule la réforme des institutions recueillent une très large approbation puisque 90% des répondants y sont favorables. Enfin, comme l’a proposé un des candidats à la primaire de la droite, les Français sont très largement favorables à ce que le prochain président consulte par référendum les Français dans les trois mois suivants son élection pour faire approuver ses grandes réformes (81% d’approbation). Cela va de pair avec une forte disposition à soutenir un courant politique réformateur : 84% (dont 40% « tout à fait ») des répondants sont prêts à soutenir un courant politique réformateur qui dépasserait le clivage traditionnel gauche/droite pour mettre en œuvre les réformes économiques, fiscales et sociales dont la France a besoin.
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