Alors que les différents gouvernements sont très divisés sur le projet d’accord entre l’Union Européenne et la Turquie (négocié par la chancelière allemande et le président turc) et que la question des migrants exerce une pression de plus en plus forte sur la cohésion européenne, la Fondation Jean Jaurès et la FEPS ont souhaité disposer d’un nouvel état de l’opinion européenne sur cette question. Six mois après la première enquête, l’Ifop a donc réalisé une nouvelle étude dans trois pays : la France, l’Allemagne et l’Italie.
Alors que l’actualité a été particulièrement chargée sur la question, tout se passe comme si les représentations et opinions concernant les migrants s’étaient construites et stabilisées dès septembre dernier, au « pire de la crise » et que depuis lors les événements survenus n’avaient pu les modifier qu’à la marge. Ce phénomène s’observe à la fois en France, pays peu concerné par les flux, et en Italie, pays beaucoup plus exposé. Compte-tenu de la très forte pression migratoire s’exerçant sur l’Allemagne et de l’évolution très rapide du climat politique outre-Rhin ces derniers mois, l’Ifop avait réalisé dans ce pays une seconde vague d’enquête en octobre dernier. Bien qu’un intervalle de seulement quelques semaines séparait les deux terrains d’enquête, le second sondage avait enregistré des évolutions sensibles allant dans le sens d’un raidissement de l’opinion publique allemande. Notre nouveau sondage (qui constitue donc la 3ème vague d’enquête pour l’Allemagne) vient dans l’ensemble confirmer et amplifier cette tendance. La crise des migrants a engendré des divergences très importantes au sein du couple franco-allemand, un des piliers de l’édifice européen, elle menace aussi de plus en plus un des principaux acquis de la construction européenne, les accords de Schengen.
Pour plus d’informations : http://www.jean-jaures.org/Publications/Notes/Six-mois-apres-les-Europeens-face-a-la-crise-des-migrants
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