Sous l’impulsion de l’annonce prochaine par Emmanuel Macron de la création de mini réacteurs, la question du nucléaire semble s’immiscer dans la pré campagne présidentielle. Si l’atome anime régulièrement les débats, l’opinion publique apparaît, elle, fracturée. En effet, cette enquête Ifop pour le Journal du Dimanche révèle une position très partagée des Français.
Sur ce sujet très complexe, autant de répondants se positionnent en faveur de la création de ces nouveaux réacteurs (51% y sont favorables) que contre (49% y sont défavorables), signe d’une absence de maturation de l’enjeu auprès des Français. Dans la lignée de précédentes enquêtes réalisées par l’Ifop, aucun mouvement d’opinion net ne semble encore se dessiner.
Cette « fracture » se joue notamment sur deux clivages : générationnel et politique.
Les plus âgés semblent en effet adhérer davantage à la construction de ces nouvelles centrales. Bercés par le discours autrefois unanime autour du fleuron français que constituait le nucléaire, cette source d’énergie est encore plébiscitée par ces générations. Toutefois, les plus jeunes apparaissent moins enthousiastes à l’égard de l’atome (42% des 25-34 ans y sont favorables contre 76% des 65 ans et plus) et peuvent avoir tendance à privilégier des énergies jugées plus « vertes ».
On retrouve cette fragmentation de l’opinion selon le positionnement politique. Les sympathisants de la majorité présidentielle et de droite approuvent assez nettement le discours présidentiel quand les partisans d’Europe Ecologie Les Vertes le rejettent majoritairement. A gauche de l’échiquier politique, les Français semblent plus nuancés mais tout de même opposés au projet : 59% des sympathisants de la France Insoumise y sont défavorables, et 58% de ceux du Parti Socialiste.