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Les Français face aux enjeux liés à l’environnement et à la transition énergétique à un an des élections municipales

À un an des élections municipales de 2026, l’Ifop a interrogé pour Hellio les Français sur leur perception de l’urgence écologique, ainsi que sur leurs attentes vis-à-vis de leur futur maire et de leur municipalité en matière d’environnement et de transition énergétique. L’étude s’attarde également sur les mesures concrètes mises en place localement pour réduire les dépenses énergétiques et faire face aux défis environnementaux. Il en ressort des attentes fortes en faveur d’actions visibles, pragmatiques et ancrées dans le quotidien, mais aussi une perception encore limitée, et parfois inégale, des politiques actuellement engagées.

 

Une conscience accrue de l’urgence écologique, marquée par des clivages générationnels, sociaux et politiques

 

  1. Les résultats de l’enquête mettent en lumière une prise de conscience croissante des enjeux climatiques. Aujourd’hui, un tiers des Français (34 %) estiment que le dérèglement climatique constitue un danger quasi-immédiat et qu’il est désormais presque trop tard pour inverser la tendance. Cette perception progresse de 11 points par rapport à 2005.

 

  1. Cette inquiétude est toutefois contrastée selon les profils. Elle est plus fortement exprimée par les moins de 35 ans (41%), les diplômés de l’enseignement supérieur (41%) et les sympathisants des partis de gauche (46%), qui se distinguent par une perception plus immédiate de la menace climatique. À l’inverse, elle est nettement moins partagée chez les personnes âgées de 65 ans et plus (26%), les individus peu diplômés (28% parmi ceux ayant un niveau inférieur au baccalauréat), et les sympathisants du Rassemblement National (24%), qui tendent à envisager le risque dans une temporalité plus lointaine.

 

  1. La part de ceux qui considèrent que la menace climatique concerne avant tout les générations futures, tout en croyant qu’il est encore possible d’agir, chute de manière significative : de 69 % en 2005 à 52 % aujourd’hui, soit une baisse de près de 20 points en deux décennies.

 

  1. Ces résultats témoignent également d’une polarisation croissante autour de la question climatique. La part des Français estimant que les conséquences du réchauffement sont exagérées et ne justifient pas de mesures particulières est passée de 6 % en 2005 à 14 % en 2025, atteignant 20 % parmi les sympathisants du Rassemblement National et 46 % chez ceux de Reconquête. Cette progression, bien que minoritaire, reflète l’émergence d’un contre-discours, porté notamment par certaines franges de la droite radicale, et traduit une forme de rejet des politiques écologiques adoptées.

 

Une forte confiance dans les maires pour agir en faveur de l’environnement

 

  1. Cette prise de conscience progressive se reflète dans le souhait, exprimé par 80% des Français, de voir le maire disposer de davantage de pouvoirs pour agir en faveur de l’environnement. Ce résultat témoigne de la forte confiance accordée aux élus locaux pour porter la transition écologique à l’échelle des territoires.

 

  1. Bien que cette volonté soit largement partagée, elle s’avère légèrement moins marquée dans les grandes agglomérations : 69% des habitants des villes de 100 000 à 500 000 habitants et 70% de ceux vivant dans des communes de plus de 500 000 habitants y sont favorables, des niveaux qui demeurent toutefois très majoritaires.

 

  1. Le clivage gauche-droite se reflète partiellement dans cette demande de renforcement des pouvoirs des maires en matière environnementale. Si 85% des sympathisants des partis de gauche y sont favorables (un soutien qui culmine à 95 % chez les sympathisants des Écologistes) cette proportion diminue à 70% parmi les sympathisants du Rassemblement National, et tombe à 61 % chez ceux de Reconquête.

 

Maîtrise de l’énergie et transition écologique : priorités et attentes

 

  1. L’urgence écologique s’inscrit également dans les attentes des Français envers leur futur maire. La maîtrise de l’énergie à l’échelle de la commune est identifiée comme une priorité par 45% des Français, un chiffre qui grimpe à 54% dans les villes de 20 000 à 30 000 habitants, traduisant une attente particulièrement marquée dans les communes de taille moyenne. Parallèlement, 35% souhaitent que la rénovation énergétique des bâtiments scolaires soit également une priorité pour leur futur maire​.

 

  1. La protection de l’environnement à l’échelle de la commune est désormais jugée prioritaire par une partie significative de la population : 39% attendent de leur futur maire qu’il agisse de manière prioritaire contre la pollution, et 32% contre le dérèglement climatique à l’échelle locale. Cette dernière attente monte à 51% chez les jeunes de 18-24 ans et 78% chez les sympathisants des Écologistes, preuve d’une dynamique générationnelle et idéologique marqué

 

Visibilité des politiques en place et soutien aux initiatives de transition écologique à l’échelle locale

 

  1. Ces attentes se heurtent souvent à une faible visibilité des politiques mises en œuvre à l’échelle locale en faveur de l’environnement. En effet, les actions menées par les communes restent souvent peu identifiées par les habitants: seules l’extinction de l’éclairage public (48%) et la réduction de la consommation des bâtiments communaux (35%) sont reconnues par plus d’un tiers des Franç D’autres initiatives, comme la promotion du covoiturage (28%) ou la création d’îlots de fraîcheur (22%), peinent à émerger. Cette perception varie fortement selon la taille des communes : par exemple, 57% des habitants des petites villes déclarent que l’éclairage public a été éteint, contre seulement 27% dans les grandes agglomérations.

 

  1. Sur le terrain des solutions, les Français plébiscitent massivement plusieurs actions concrètes pour en favoriser la réduction des coûts de l’énergie : 80% souhaitent une rénovation énergétique des bâtiments publics, 77% la pose de panneaux solaires sur les établissements publics, et 74% l’amélioration de l’efficacité énergétique des équipements sportifs. Ces attentes sont largement partagées quels que soient l’âge, le lieu de résidence ou la sensibilité politique​.

 

  1. Contrairement aux mesures précédentes, l’implantation d’un parc éolien sur le territoire communal ne convainc que 28% des Français, un soutien qui reste minoritaire même parmi les électeurs traditionnellement les plus engagés sur les questions écologiques comme ceux proches de La France insoumise (41%) ou des Écologistes (46%). Cette réserve est également significative dans les communes rurales (26%), malgré leur potentiel en foncier​.

 

Perception du travail municipal en matière d’information et de sensibilisation à l’environnement

 

  1. Sur le plan de l’information et de la sensibilisation à l’environnement, des efforts supplémentaires semblent attendus de la part des responsables politiques. Seuls 42% des Français estiment que leurs élus communiquent efficacement sur les dispositifs d’accompagnement à la transition écologique, qu’il s’agisse des aides publiques ou privées, ou encore des démarches administratives. À l’inverse, 58% jugent cette communication insuffisante, un constat partagé indépendamment de la couleur politique de la municipalité.

 

  1. En parallèle, une courte majorité de citoyens (53%) se dit satisfaite du travail accompli par leur municipalité dans la promotion d’initiatives de sensibilisation à l’environnement, ainsi que dans l’information sur les dispositifs visant à encourager la préservation de l’environnement. Néanmoins, les jugements restent souvent tièdes, avec très peu de répondants se déclarant très satisfaits.

 

Perceptions et effets associés aux politiques locales d’éclairage public

 

  1. La grande majorité des Français (83%) se déclare satisfaite du niveau d’éclairage public dans leur commune, dont 22% de très satisfaits, un niveau élevé et relativement homogène selon la taille des communes. S’agissant de l’éclairage dans leur rue, 79% des Français se disent également satisfaits.

 

  1. L’extinction de l’éclairage public est perçue comme une mesure ayant contribué à la réduction des dépenses énergétiques par 68% des Français, dont 19% estiment qu’elle y a contribué de manière importante. Ce sentiment est renforcé par le fait que 82% considèrent la réduction de l’éclairage comme un levier concret d’économies pour leur commune, avec une adhésion légèrement plus forte en milieu rural (84 %).

 

  1. La réduction de l’éclairage public est largement perçue comme une démarche vertueuse : 80% y voient un moyen de réduire la consommation d’électricité, et 78% une façon de limiter la pollution lumineuse et de favoriser la biodiversité.

 

  1. Néanmoins, cette mesure suscite aussi des réticences, particulièrement dans les villes de 50 000 habitants et plus : 73% des Français estiment qu’elle accroît le risque d’agression, un chiffre qui atteint 81% dans les villes de 50 000 habitants et plus. Par ailleurs, 58% y voient un facteur d’augmentation des accidents de la route, et 41% considèrent l’extinction de l’éclairage comme le signe d’une forme de régression pour leur commune.

 

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LES RESULTATS

Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 3 200 personnes, représentatif de la population vivant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus.

La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et taille de commune.

Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 6 mars au 10 mars 2025.

Vos interlocuteurs

Frédéric Dabi Directeur Général Opinion France

François Kraus Directeur du pôle Politique / Actualités - Opinion & Stratégies d'Entreprises

Nicola Gaddoni Chargé d’études Ifop Opinion, Pôle Actualités et Politique

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L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 3 200 personnes, représentatif de la population vivant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus.

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Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 6 mars au 10 mars 2025.

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