A quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, l’Ifop a mené pour l’ANACEJ une enquête auprès des 18-25 ans pour connaitre leurs opinions et positions sur la présidentielle.
Si la quasi-totalité de cette population sait que l’élection aura lieu les 10 et 24 avril prochains, à peine plus de la moitié (57%) se déclare intéressée par la campagne électorale. En ce qui concerne les moyens permettant à cette génération de s’informer sur ce processus démocratique, une chute massive des canaux traditionnels ressort par rapport à mars 2017. Ainsi, lors de la précédente campagne présidentielle, 68% s’informaient avec la télévision (contre 52% maintenant), 24% avec la radio (contre 13%), 14% avec la presse nationale (contre 23%). A l’opposé, 16% s’informent de nos jours avec twitter (contre 6% en 2017), 15% sur YouTube (contre 7%). Parmi les nouveaux canaux de communication, 17% usent d’Instagram et 10% de TikTok.
Alors qu’au 1er tour de 2017 la participation a été de 68% pour les 18-24 ans, cette étude indique qu’elle serait de 58% au soir du 10 avril prochain. Il apparait ainsi que le cycle abstentionniste dans lequel se situe la démocratie française touche aussi fortement les plus jeunes, pour beaucoup des primo-votants. On peut y voir une sorte de désenchantement du politique, le scrutin attirant de moins en moins.
A l’instar de l’ensemble du corps électoral, les 18-24 ans mettent en tête au premier tour Emmanuel Macron (33%) et Marine Le Pen (22%), avec des scores plus élevés qu’au global. Notons aussi le bon score de Jean-Luc Mélenchon (17%), et le très bas d’Éric Zemmour (7%), ainsi que de Valérie Pécresse (5,5%). Dans un second tour, Emmanuel Macron s’imposerait ainsi facilement (58%) contre Marine Le Pen (42%) bien que l’écart se resserre par rapport à 2017. Cette étude a aussi été l’occasion d’interroger ceux qui ne voteront pas, les 16-17 ans. Ainsi, Emmanuel Macron obtiendrait un score encore plus massif (37%), soit près du double de Marine Le Pen (20%) et très loin devant Jean-Luc Mélenchon (14%).
Enfin, en interrogeant les jeunes sur les déterminants du vote, le pouvoir d’achat arrive largement en tête (63%), devant l’emploi (50%), qui est à égalité de la sécurité. Suit l’éducation (49%) et l’égalité entre les genres (48% jugeant cet enjeu comme déterminant). En ce qui concerne diverses mesures, une large majorité se prononce en faveur du recrutement de 100 000 infirmiers (88%), au même niveau que le rehaussement du minimum vieillesse à 950€ par mois. Beaucoup s’expriment aussi en faveur de la systématisation du bio dans les cantines scolaires (77%) ou bien l’instauration d’un revenu étudiant de 850€ mensuel (77% également).
Face à l’état de la société française actuelle, les plus jeunes expriment essentiellement des sentiments négatifs : 30% déclarent être révoltés et 28% résignés. Seulement 13% se disent confiants, 6% enthousiastes. Dans le même esprit, 43% ne sont pas satisfaits de leur place actuelle dans la société (44% des 16-17 ans). Parmi les jeunes, l’optimisme ne règne guère : seulement 54% confient qu’ils imaginent mieux vivre dans une dizaine d’années, et ce chiffre tombe à 44% pour les 16-17 ans.