De nouvelles pratiques ont fait leur place dans les habitudes d’achat de biens culturels des Français : l’abonnement, les produits dématérialisés, ou encore l’achat en ligne. Ce dernier apparait comme une solution face à une accessibilité de l’offre en point de vente physique inégale sur le territoire.
Bien que le format physique domine le marché des biens culturels, le dématérialisé s’est fait une place dans les pratiques des Français : 42% des Français achètent des biens dématérialisés. L’abonnement s’est imposé dans un foyer sur deux : 51% des Français dispose d’un abonnement à une offre numérique.
L’achat en ligne est reconnu par les acheteurs de produits culturels : 90% s’entendent à dire qu’ils présentent des avantages – entre autre la simplicité, la disponibilité des biens, mais également un avantage financier non-négligeable.
Face aux limites de l’achat en point de vente physique, 91% des acheteurs en ligne se sont déjà rabattus sur l’achat en ligne. Et plus particulièrement, 70% des acheteurs en ligne ruraux le justifie par leur éloignement géographique, témoignant d’une réelle isolation des ruraux, qui complexifie l’accès à la culture, plus que les urbains (46% seulement sont concernés par un éloignement géographique).
La baisse de pouvoir d’achat que connait une partie des Français impacte le budget alloué à la culture, et la hausse des frais d’expédition pour les commandes en ligne rejaillit négativement sur le pouvoir d’achat, particulièrement chez les plus bas revenus
Plus de la moitié des Français estime avoir vu leur pouvoir d’achat diminuer ces douze derniers mois (55%). Cette baisse du pouvoir d’achat impacte le budget des Français alloué à la culture. Ainsi, environ 20 millions de Français ont réduit leur budget culture, ou prévoient de le faire (73% des Français concernés par une baisse du pouvoir d’achat). Dans le détail, cet arbitrage en défaveur de la culture concerne bien plus les catégories défavorisées (39% vont baisser drastiquement leur budget, contre 29% en moyenne). A l’inverse, 41% des catégories aisées estiment que cette baisse ne va pas impacter leurs achats de biens culturels (contre 17% en moyenne).
Alors que les Français s’inquiètent de voir leur pouvoir d’achat baisser (92% des Français, selon une étude Ifop-Fiducial de mars 2024), ces nouveaux frais de port impactent négativement 63% des acheteurs de livres. Elle frappe particulièrement les plus petits revenus (74% des catégories modestes, 76% des catégories pauvres), alors que les catégories aisées semblent relativement épargnées (41%).
Baisse de la lecture, préférence pour des hyper – et supermarchés et des moyens de transport individuels carbonés… Les nouveaux frais de port ont un impact tangible sur les habitudes des Français, particulièrement chez les plus précaires et les plus isolés géographiquement
Les effets de cette hausse sur la lecture sont tangibles : 40% des acheteurs disent avoir réduit leurs achats, et donc lire moins. Ces modifications des pratiques de lecture impactent bien plus les catégories pauvres et modestes : 53% des catégories modestes et 54% des catégories pauvres lisent moins, contre 23% des catégories aisées.
Ceux qui ont décidé de se rendre davantage en points de vente physiques pour leurs achats de livres privilégient largement les points de vente physiques (71%), ce report se concentrant davantage sur les hyper- et supermarchés (41%). Cette mesure n’a qu’un impact relatif sur la fréquentation des librairies indépendantes (26%), et c’est surtout le cas pour les résidents en agglomération parisienne (37%), une zone qui concentre davantage de petits commerces, accessibles.
Ces répondants privilégient les moyens de transport individuels carbonés (64%), et principalement la voiture (63%), alors que 36% préfèrent la mobilité douce (19% la marche et 12% les transports en commun). Là encore, on observe une fracture territoriale : les moyens de transports individuels carbonés dominent les déplacements dans les territoires ruraux (plus de 8 sur 10). A l’inverse, les urbains sont davantage partagé entre mobilité douce (43%) et carbonée (57%).
