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L’été 2021 : Le “summer of love” de la génération COVID?

Avec le retour des beaux jours et la réouverture des bars et des discothèques, les célibataires vont-ils passer l’été à rattraper tous ces mois de « retenue » sexuelle imposés durant les confinements ? Après plus d’un an où leur sociabilité affective a été plus que jamais bridée, les millions de célibataires français vont-ils se laisser porter par un vent d’insouciance et de légèreté les amenant à une boulimie de sexe ? Alors que les expressions (« Hot Vax Summer », « Horny Summer »…) fleurissent pour décrire ce qui s’annoncerait comme un grand moment de « liberté sexuelle » du même type que le « Summer of love » de 1969 , le pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » de l’Ifop a mené, pour CAM4 et Hot Vidéo, une enquête auprès d’un millier de célibataires pour savoir quelles vont être leurs réelles intentions sexuelles et sentimentales cet été.

 

1) Libérés du confinement, délivrés sexuellement ?
Après une année marquée par des frustrations et restrictions sociales sans cesse répétées, un peu plus d’un célibataire sur trois (37%) devrait être « plus ouvert » sexuellement qu’à l’accoutumée, et ceci dans une proportion beaucoup plus forte dans la gent masculine (46%) que féminine (27%) mais aussi beaucoup plus grande chez les jeunes (44%) que chez les personnes âgées de 50 ans et plus (22%).
Et chez les jeunes de moins de 25 ans, ce « gender gap » se retrouve dans tous les situations testées : 43% des jeunes hommes célibataires annoncent qu’ils sont disposés à avoir un rapport sexuel sans en être amoureux (contre 27% des jeunes femmes), 40% qu’ils céderont plus facilement aux avances de quelqu’un (contre 23% des jeunes femmes) et 36% à dire qu’ils seront plus directs dans la manière d’indiquer leur intérêt à un potentiel partenaire (contre 17% des jeunes femmes). A noter que si les hommes (27%) seront globalement plus enclins que les femmes (13%) à assouplir leurs critères de choix d’un partenaire cet été, ce ne sera pas le cas pour les femmes trentenaires qui seront aussi nombreuses (26%) que les hommes (25%) à être « moins exigeant(e)s » qu’à l’accoutumée. Enfin les hommes homosexuels seront bien plus ouverts (68%) que les hétérosexuels (45%).

 

2) Une flexibilité qui ne va pas de pair avec un désir d’enchainer les partenaires tout l’été
Cette plus grande « ouverture d’esprit » des célibataires ne signifie pas pour autant l’envie de basculer dans une surconsommation d’aventures sans lendemain… Au contraire, après des mois de solitude forcée, les célibataires expriment plutôt un besoin de stabilité affective : 86% d’entre eux préférant chercher un seul partenaire pour établir une relation stable plutôt que « multiplier les partenaires sexuels » (14%).
En cela, l’impact du Covid sur les perspectives conjugales des célibataires français est proche de celui observé Outre-Atlantique par le Kinsey Institute dans une enquête qui montrait récemment que seuls 10% des célibataires américains de 18 à 45 ans étaient en quête de relations d’un soir (contre 52% en recherche d’une relation engagée).
En France, la proportion de célibataires en quête de « coups d’un soir » a sensiblement augmenté (+4 points) par rapport au premier déconfinement (étude Ifop – juin 2020) mais elle reste marginale en dehors des pans de la population traditionnellement les plus ouverts aux formes de sexualité récréative tels que les gays (38%) ou les jeunes hommes de 25 à 34 ans (28%). De même, les profils masculins physiquement et socialement avantagés – comme les chefs d’entreprise (37%) et les hommes se considérant comme beaux (38%) – sont bien plus disposés que la moyenne à ne pas inscrire leur vie sexuelle dans le cadre d’une relation stable.
Enfin, les taux observés auprès des utilisateurs actuels de sites de rencontres – dont 78% recherchent aussi une relation sérieuse – remettent quelque peu en cause la dimension sexuelle donnée à la tendance du « revenge dating » qui, si l’on se fiait aux données d’études non représentatives sur le sujet (cf sondage réalisé le 18 mai 2021 auprès de 400 membres de l’application Happn), serait amener à rythmer l’été des célibataires

 

Le point de vue de François Kraus de l’Ifop
Contrairement à certaines idées reçues, cette enquête montre que les célibataires sortent de la crise sanitaire avec plus l’envie d’avoir un partenaire de longue durée qu’une multitude de partenaires occasionnels, et ceci y compris dans un contexte estival pourtant propice aux aventures d’un soir. Ce besoin de sécurité affective et sexuelle paraît assez logique pour une catégorie de la population qui a particulièrement souffert psychologiquement1 de l’isolement social imposé de manière plus ou moins continue durant un an. Et pour ces célibataires dont beaucoup ont le sentiment d’avoir perdu un an de leur vie, cela va de pair avec l’envie de « ne plus perdre leur temps » avec des critères ou des jeux de séduction d’intérêt secondaire. La question se pose de savoir si cette tendance à une sélection moins stricte des partenaires et/ou à une sexualisation plus rapide des relations sera éphémère ou un des marqueurs sexuels d’une « génération Covid ».

 

3) La peur du virus pèse encore aujourd’hui sur la sociabilité affective des célibataires
Si la fear of dating again – FODA ou peur de faire de nouveau des rencontres amoureuses – devrait s’atténuer avec la généralisation du vaccin contre le COVID, elle est loin d’avoir disparue : plus d’un tiers (34%) des célibataires ont déjà éprouvé la crainte d’attraper le coronavirus lors d’une rencontre avec un(e) inconnu(e) et ils sont encore près d’un quart (22%) à admettre toujours ressentit cette peur (dont 26% chez les femmes). Ainsi, le COVID-19 constituera toujours cet été un frein à la sociabilité sexuelle des célibataires comme source d’angoisse limitant la fréquentation des lieux de rencontre ou les potentiels contacts physiques. En effet, près d’un tiers des célibataires (32%) verra sa sexualité freinée par la peur du virus, sachant qu’un quart d’entre eux déclarent que cette crainte va les empêcher de fréquenter un lieu où rencontrer de potentiels partenaires (25%) ou d’embrasser quelqu’un qui leur plaît (24%).

 

4) Des célibataires moins en manque de sexe que de (nouvelles) rencontres…
Contrairement aux idées reçues, tous les célibataires n’ont pas interrompu leur activité sexuelle pendant la pandémie : près de la moitié d’entre eux ont eu au moins un rapport sexuel avec depuis mars 2020 (45%). Signe des difficultés à faire des rencontres autant qu’à prendre des risques avec des inconnus, la plupart en ont eu avec une personne avec laquelle ils avaient déjà eu des relations sexuelles (ex : « ex », partenaire sexuel régulier ou occasionnel…) : 34%, contre seulement 17% avec quelqu’un rencontré après le 11 mai 2020.

Un quart (27%) seulement des célibataires ont réalisé de nouvelles rencontres en face à face avec de potentiels partenaires depuis l’éclatement de la crise du Covid. Et ils sont encore moins nombreux (13%) à en avoir une qui a débouché sur une véritable relation (affective ou sexuelle). Au regard de ces résultats, le principal manque pour les célibataires semble donc moins d’avoir du sexe pour du sexe que d’effectuer de nouvelles rencontres leur permettant de renouveler ou d’augmenter leur vivier de potentiels partenaires…

 

Le point de vue de François Kraus, directeur du pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » de l’Ifop
Au regard de ces résultats, la phase de sortie du troisième confinement n’a pas poussé tous les célibataires français à la « boulimie » de partenaires qu’aurait pu susciter le besoin de rattraper les mois de « disette sexuelle » imposée par les confinements. Au contraire, si une part non négligeable seront plus « ouverts » dans leurs critères de sélection de leur partenaire, une autre part semble rester dans la prudence face à une possible contamination et à la volonté de trouver une relation stable plutôt qu’une succession d’aventures. Si l’impact du COVID-19 sur la vie sexuelle et affective des célibataires sera donc particulièrement intéressant à observer sur le long terme, en attendant un élément se démarque et qui n’est pas la simple envie d’avoir des relations sexuelles : c’est le souhait d’en avoir avec de nouvelles personnes. Cet été la rencontre et la nouveauté sembleront donc être au coeur des esprits plus que la recherche de sexe pour le sexe.

 

François Kraus, Directeur du pôle “genre, sexualité et santé sexuelle” de l’Ifop

Octavio Deray, Assistant chargé d’études

 

CONTACTS :

Pour toute demande de renseignements à propos de cette étude ou pour obtenir des informations quant aux conditions de réalisation d’une enquête similaire, vous pouvez contacter directement François Kraus au 0661003776

Documents à télécharger

les résultats L'analyse

Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 3 003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 à 69 ans Au sein de cet échantillon, l’Ifop a interrogé 1 000 célibataires. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas ( âge, profession de la personne interrogée, statut marital après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto administré en ligne du 7 au 10 mai 2021.

Votre interlocuteur

François Kraus Directeur du pôle Politique / Actualités - Opinion & Stratégies d'Entreprises

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Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 3 003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 à 69 ans Au sein de cet échantillon, l’Ifop a interrogé 1 000 célibataires. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas ( âge, profession de la personne interrogée, statut marital après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto administré en ligne du 7 au 10 mai 2021.

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