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#MeToo in the bed ? ENQUÊTE SUR LES EFFETS DU PORN SUR LA SEXUALITÉ ET LES RAPPORTS DE GENRE À L’HEURE DU VOTE DE LA LOI NUMÉRIQUE

A l’occasion de la présentation à l’Assemblée du projet de loi numérique (4 octobre 2023) visant à lutter contre les sites pornographiques ne contrôlant pas l’âge de leurs visiteurs, le pôle Genre, sexualités et santé sexuelle de l’Ifop publie une enquête qui montre pour la première fois en France en quoi la pornographie véhicule les scripts d’une « sexualité toxique » associant violence, non-consentement et domination masculine. Réalisée pour le site d’information et de conseils MonPetitVPN, cette enquête menée auprès d’un échantillon national représentatif de 3000 Français met en effet en évidence les impacts négatifs du porn sur l’imaginaire et le répertoire sexuel des Français mais aussi leur soutien massif au projet de loi visant à empêcher l’accès des mineurs aux sites pornographiques.

 

 

LES CHIFFRES CLES


 

1 – Le projet de loi renforçant les pouvoirs de l’ARCOM contre les sites X fait l’objet d’un quasi-consensus dans l’opinion : 91% des Français sont favorables à ce que l’autorité de régulation puisse elle-même bloquer les sites X et/ou les sanctionner financièrement lorsqu’ils n’empêchent pas réellement leur accès aux mineurs. 

 

2 – De même, le dispositif de contrôle de l’âge envisagé par le gouvernement est celui qui a le plus leurs faveurs : 75% des Français soutiennent la mise en place d’un système de vérification d’âge par certificat de majorité anonyme, contre 55% qui défendent le contrôle par carte bancaire et 45% celui par analyse faciale.

 

3 – Cette unanimité tient probablement au fait que dans ce débat, la protection des mineurs est de loin le principe à suivre en priorité (89%) aux yeux des Français, loin devant d’autres principes avancés par les opposants au projet comme la liberté d’expression (53%) ou la protection de l’anonymat des amateurs de pornographie en ligne (41%).

 

4 – Plus largement, les Français – y compris les plus jeunes – ont bien conscience qu’il faut éviter d’être trop jeune pour voir ce genre de contenu : la majorité des jeunes de moins de 25 ans (53%) reconnaissent eux-mêmes qu’ils n’avaient pas l’âge d’en voir lors de leur première visite d’un site X.

 

5 – Et ce débat est d’autant plus légitime que l’accès des jeunes aux sites X s’avère de plus en plus précoce : le nombre de jeunes initiés à la pornographie en ligne avant l’âge de 15 ans a doublé au cours des dix dernières années, passant de 30% il y a dix ans (2013) à 57% aujourd’hui.

 

6 – Or, dans le contexte post-MeToo, le renforcement des conditions d’accès aux sites X apparaît d’autant plus nécessaire qu’au regard des résultats de l’étude, la consommation de pornographie en ligne favorise les violences symboliques, psychologiques et physiques subies par les femmes dans leur vie intime.

 

7 – Notre étude montre ainsi que la disposition des hommes à la violence durant l’acte sexuel est d’autant plus forte que leur consommation est intense ou précoce. Ainsi, un tiers (34%) des amateurs très réguliers de pornographie en ligne admettent ne pas avoir toujours respectés le consentement de leurs partenaires à certaines pratiques sexuelles, contre seulement 10 % des hommes ne fréquentant jamais les sites X.

 

8 – Interrogées sur ce respect de leur consentement, les femmes sont encore plus nombreuses à rapporter qu’elles ne souhaitaient pas être initiées à des pratiques typiques de la « culture porn » : au total, une sur deux (50%) rapporte qu’elle a été initiée contre son gré à des pratiques sexuelles typiques de cette culture pornographique.

 

9 – Par exemple, la première sodomie a été, pour plus de quatre femmes sur dix (43%), un acte qu’elles ont soit été « forcées de faire contre leur volonté » (7%), soit « qu’elles ont acceptées de faire alors qu’elles ne le souhaitaient pas vraiment » (36%).

 

10 – Il est vrai que l’intériorisation des stéréotypes sexistes véhiculés par les films X semble fortement dépendre du degré d’exposition à la culture pornographique : l’adhésion des hommes à ces scripts sexuels ultra-sexistes étant particulièrement forte chez les amateurs de porn en ligne les plus actifs et/ou initiés précocement.

 

POUR LIRE LES RESULTATS DE L’ETUDE, CLIQUEZ SUR LE LIEN CI-DESSOUS :

https://www.monpetitforfait.com/vpn/actualites/etudes/40737-enquete-ifop-effets-porno-loi-numerique 

 

Le point de vue de François Kraus, directeur du pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » à l’Ifop

En confirmant les nombreuses études soulignant les impacts négatifs des sites X sur la sexualité, cette étude a le mérite de rappeler que leur impact sur la sexualité des Français ne se limite pas qu’à un visionnage passif d’images pornographiques. Elle montre bien qu’en façonnant des scripts sexuels cisgenres/hétéronormatifs souvent marqués par des rapports de genre asymétriques, les pornographies mainstream altèrent non seulement l’imaginaire sexuel des Français(es) mais aussi leur répertoire sexuel. Et force est de constater que ces résultats confortent le point de vue du Pr Israël Nisand pour qui « le message de la pornographie, (…) c’est une éducation au non-consentement » (Le Figaro, 28 septembre 2022). Derrière la question de la réglementation de la consommation de médias à caractère pornographique, il y a donc aussi un enjeu plus large : celui des violences sexuelles au sein du couple et du respect du consentement à certaines pratiques.

 

 

Contact Presse : François Kraus – 061003776 – francois.kraus@ifop.com

 

POUR CITER CETTE ETUDE, IL FAUT UTILISER A MINIMA LA FORMULATION SUIVANTE :

  « Étude Ifop pour MonPetitVPN réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 15 au 18 septembre 2023 auprès d’un échantillon de 3 014 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. »

Document à télécharger

les résultats

Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 3 014 personnes, représentatif de
la population vivant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus, dont
2 498 personnes âgées de 18 à 69 ans.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des
quotas (sexe, âge, profession, statut marital) après stratification par
région et catégorie d’agglomération
Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré
en ligne du 15 au 18 septembre 2023.

Vos interlocuteurs

François Kraus Directeur du pôle Politique / Actualités - Opinion & Stratégies d'Entreprises

Thomas Pierre Chargé d'études - Département Opinion & Stratégies d'Entreprise

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Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 3 014 personnes, représentatif de
la population vivant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus, dont
2 498 personnes âgées de 18 à 69 ans.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des
quotas (sexe, âge, profession, statut marital) après stratification par
région et catégorie d’agglomération
Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré
en ligne du 15 au 18 septembre 2023.

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