Interrogés quelques jours après les attentats qui ont touché la France début janvier, les Français se montrent très conscients de la menace terroriste mais l’on n’observe pas pour autant de poussée islamophobe ou de progression de la sympathie envers le Front National.
L’évaluation de la menace terroriste atteint ainsi un niveau jamais observé depuis les attentats du 11 septembre : 93% des personnes interrogées considèrent que cette menace est élevée. De même, 95% des Français jugent élevée la menace d’actes terroristes commis par des djihadistes isolés vivant en France (contre 76% qui partageaient ce jugement en juin 2014 après l’attaque du musée juif de Bruxelles).
En parallèle, l’adhésion à un engagement militaire de la France en Irak contre l’Etat islamique progresse légèrement depuis octobre dernier, atteignant 69% (+5 points). Alors que les mesures d’opinion montraient que l’adhésion à un conflit tendait à s’éroder avec le temps, la remontée constatée aujourd’hui semble traduire une forme de cohésion et d’unité nationale qui se met en place sur le sujet.
Mais dans le même temps, la survenance des attentats n’a semble-t-il pas eu d’effet sur la préférence partisane des Français, puisque l’analyse de proximité politique montre que les rapports de force n’ont pas varié depuis début janvier.
Le regard porté sur la communauté musulmane en France n’a pas non plus été impacté par les attentats, du moins pas de manière négative. Par rapport à 2012, on obtient 8 points de plus à la réponse “oui, l’islam est un facteur d’enrichissement pour la France” et -3 à celle qui affirme que “l’islam est une menace”. On revient donc à ce qui était mesuré en décembre 2010. Les Français sont également 66% à juger qu’il ne faut pas faire d’amalgames entre la communauté musulmane et les islamistes radicaux.
partager