La première enquête Ifop-Fiducial pour iTELE, Paris Match et Sud Radio sur la primaire de la droite et du centre des 20 et 27 novembre prochains livre les enseignements suivants :
L’indice de participation à ce scrutin s’établit à 9% des électeurs se déclarant tout à fait certains de participer au processus de désignation du candidat de la droite et du centre pour la prochaine élection présidentielle. Ce résultat, extrapolé à la population inscrite sur les listes électorales, représente près de 4 millions d’électeurs potentiels, ce qui constituerait une participation supérieure à celle de la primaire socialiste d’octobre 2011.
Dans le détail, le profil sociodémographique des votants apparaît peu différencié selon le sexe, la catégorie sociale ou le statut. Toutefois on observe un clivage générationnel : 14% des électeurs les plus âgés (65 ans et plus) se disent certains d’aller voter contre seulement 7% des moins de 35 ans. Surtout, la participation à la primaire est indexée sur la proximité partisane : 24% des sympathisants Les Républicains envisagent de participer au scrutin du 20 novembre ; ils ne sont que 8% parmi les centristes (Modem et UDI), 7% chez les proches du FN et 5% chez les sympathisants de gauche.
Le rapport de forces de premier tour révèle un avantage assez net en faveur d’Alain Juppé. Avec 41% des intentions de vote, le maire de Bordeaux devance Nicolas Sarkozy, qui recueille 30%. Notons que l’écart entre les deux favoris de la primaire est passé depuis la dernière enquête de l’Ifop de 8 à 11 points. Viennent ensuite François Fillon (12%) et Bruno Le Maire (10%), qui à 10 mois du scrutin apparaissent décrochés du duo de tête. Les quatre autres prétendants testés bénéficient d’intentions de vote de 1 à 3%. Dans le détail, le potentiel électoral d’Alain Juppé s’avère plus élevé chez les hommes, parmi les 50 ans et plus et dans les catégories moyennes et supérieures. A l’inverse, Nicolas Sarkozy devance son principal concurrent chez les femmes et parmi les électeurs de moins de 35 ans. En revanche, ces deux candidats font jeu parfaitement égal au sein des catégories populaires et dans le salariat. Enfin, le rapport de forces entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy est très équilibré parmi les sympathisants Les Républicains (42% pour Nicolas Sarkozy contre 39%) qui, rappelons-le, constituent le bataillon principal des électeurs souhaitant participer à la primaire.
Ce dernier élément ainsi que les incertitudes liées à la fois à la participation (qui va réellement aller voter ?) et à l’offre électorale (qui sera finalement candidat ?) doivent inciter à la plus grande des prudences quant au caractère prédictif de ce rapport de forces à 10 mois du scrutin.
L’intention de vote de deuxième tour testée par l’Ifop amplifie très nettement l’avantage de premier tour en faveur d’Alain Juppé. Celui-ci obtient en effet 62% contre 38% pour Nicolas Sarkozy. Le maire de Bordeaux arrive en tête quelle que soit la catégorie socio démographique ou politique, y compris chez les sympathisants Les Républicains (54% contre 46%). A près de trois cent jours de la primaire, tout se passe comme si ce second tour très défavorable à l’ancien Président de la République, s’apparentait aujourd’hui pour une majorité d’électeurs à un référendum anti-Sarkozy voire à un « tout sauf Sarkozy ».
Frédéric DABI
Directeur Général Adjoint de l’Ifop
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