Alors que les villes cherchent à concilier accessibilité, transition écologique et qualité de vie, le stationnement apparaît comme un levier stratégique de transformation urbaine. L’Observatoire du Stationnement INDIGO 2025, réalisé avec l’Ifop, met en lumière les attentes des Français.
Sébastien Fraisse, Président du Directoire du groupe INDIGO, revient sur les grands enseignements de l’étude et sur la manière dont le stationnement peut devenir un outil clé au service d’une mobilité plus fluide et d’espaces urbains mieux partagés.
Question 1 : INDIGO est un acteur incontournable de la mobilité urbaine et du stationnement. Pouvez-vous nous rappeler les grands enjeux qui guident aujourd’hui vos actions et qui ont motivé la réalisation de cette étude avec l’Ifop ?
L’Observatoire du Stationnement INDIGO, réalisé cette année en partenariat avec l’Ifop, a pour ambition d’identifier et de mieux comprendre les attentes des Français en matière de stationnement, afin d’apporter aux décideurs publics une vision précise et actualisée des besoins de mobilité.
Aujourd’hui, les villes font face à un paradoxe majeur. Les Français continuent de se déplacer massivement en voiture thermique individuelle et expriment un besoin fort de solutions de stationnement. Dans le même temps, ils souhaitent des espaces urbains plus respirables, plus apaisés et davantage ouverts aux mobilités douces. L’enjeu est de parvenir à rééquilibrer l’espace public pour répondre à ces aspirations contradictoires.
L’édition 2025 de l’Observatoire confirme une conviction que nous portons depuis longtemps : le stationnement est un élément central de la mobilité et un levier déterminant de la transformation urbaine. Bien conçu, il permet de libérer de l’espace en surface, d’accueillir de nouveaux services de proximité et de favoriser l’intermodalité.
C’est dans cette perspective que s’inscrit l’action d’INDIGO : accompagner les villes dans leurs mutations, en mettant le stationnement au service d’une mobilité plus fluide et d’espaces urbains mieux partagés. C’est là l’ADN du groupe INDIGO, sa raison d’être.
Question 2 : Les Français plébiscitent à la fois l’accessibilité, la fluidité et l’intermodalité, et attendent des services pratiques dans les parkings (ex : lavage auto 58 %, parcs à vélos fermés 55 %, bornes de recharge 54 %). Que vous évoquent ces résultats ?
L’édition 2025 de l’Observatoire du stationnement INDIGO confirme ce que nous constatons quotidiennement : pour les Français, le parking ne se résume plus à un simple lieu de stationnement. Les attentes des usagers sont claires : disposer d’espaces accessibles, fluides et interconnectés, qui facilitent leur quotidien.
Plus encore, l’étude nous montre que les Français souhaitent que leurs parkings deviennent de véritables lieux de services de proximité, qu’il s’agisse de bornes de recharge, de parcs à vélos sécurisés ou de prestations pratiques comme le lavage. INDIGO a déjà engagé cette mutation : en France, nous avons déployé plus de 7 000 bornes de recharge électrique, faisant de notre réseau le premier en milieu urbain, et nous déployons des Cycloparks dans de nombreux parkings : des espaces dédiés aux vélos avec un haut niveau de service, pour accompagner la montée en puissance des mobilités actives. Car nos clients ne sont plus seulement des automobilistes qui recherchent une place de stationnement : ce sont désormais également des électromobilistes qui chargent leur véhicule le temps de faire leurs courses, de tenir leur rendez-vous ou de se promener, ou encore des cyclistes à la recherche d’une solution efficace et sûre pour déposer leur vélo. Et d’ailleurs le même client peut être parfois cycliste, parfois automobiliste.
Notre ambition est précisément d’accompagner les villes dans leur transformation et celle des mobilités en leur permettant, grâce à nos actions combinées en ouvrage et en voirie et grâce à nos outils digitaux, d’offrir des espaces utiles, au service de la ville et de ses habitants, intégrant pleinement les enjeux de mobilité, de transition écologique et de qualité de vie.
Question 3 : Entre innovations technologiques (parking intelligent avec suivi en temps réel, guidage vers une place) et intégration urbaine et écologique (façades végétalisées, toits réinventés), les attentes des Français traduisent une envie de réinventer le parking.
Comment INDIGO imagine-t-il le rôle de ses infrastructures dans la ville durable et inclusive de demain ?
La transition écologique, la santé publique et la qualité de vie modifient profondément la vision d’une ville moderne. L’air que l’on respire, les espaces verts et la valorisation du patrimoine sont devenus des marqueurs essentiels. Reste à répondre à une question centrale : comment créer de nouveaux espaces sans s’étendre, comment développer sans construire davantage ?
Les ouvrages en sous-sol offrent une partie de la réponse. Ils peuvent accueillir toutes les formes de mobilités et leurs services associés. Ils libèrent la surface pour les piétons, les cyclistes, la végétalisation, les terrasses, les aires de jeu… Ils réduisent l’empreinte visuelle et sonore et fluidifient la circulation. Des villes comme Saint-Jean-de-Luz ou Dieppe en apportent déjà la démonstration.
Le parking peut enfin jouer un rôle clé dans la manière dont les villes doivent également réinventer les services aux habitants, et en particulier traiter la difficile question de la logistique urbaine. Les villes ont besoin d’espaces de livraison pour le dernier kilomètre, de relais pour le e-commerce, de zones de stockage ou même de surfaces pour déployer des data centers au plus près des utilisateurs. Mais les espaces de surface sont rares, et précieux. La logistique urbaine doit donc trouver des réponses innovantes sur le plan foncier et s’intéresser au sous-sol. À Paris, le parking sous l’avenue Foch illustre déjà cette transformation. INDIGO y déploie, avec Corsalis, un spectaculaire espace de logistique urbaine pour encourager une livraison décarbonée, adaptée au centre-ville parisien aux contraintes bien connues. C’est la première étape d’un projet pilote de 20 000 m² au cœur de la capitale, qui sera opérationnel dès la fin 2026. Une démonstration concrète de ce que pourront être les parkings demain : des espaces multifonctionnels, au service d’une ville plus fluide et plus durable, au service de citadins qui veulent vivre leur ville de manière plus apaisée.