Plus d’un actif occupé sur deux est gêné par le bruit et les nuisances sonores sur son lieu de travail
En préambule, plus d’un actif occupé sur deux se déclare gêné par le bruit et les nuisances sonores sur le lieu de travail (56%, -6pts vs 2024). Cette gêne est plus marquée dans les environnements les plus sonores : 65% dans l’industrie, 64% dans les open spaces et 66% dans les ateliers, chantiers ou chaînes de production.
Si ces catégories de travailleurs sont plus exposées, cette problématique reste généralisée à l’ensemble des secteurs et des modes de travail. Dans le commerce (53%), les services (51%) et l’administration (61%), plus d’un actif sur deux se dit gêné par le bruit. Seul le bureau individuel fermé réduit significativement cette exposition (42%). Cette sensibilité au bruit ne dépend pas de l’âge : 56% des actifs de moins de 35 ans se disent gênés, la proportion étant identique chez les 35 ans et plus.
Ces résultats confirment que le bruit n’est plus uniquement lié à des environnements industriels ou manuels : il devient une composante de nombreux espaces de travail contemporains. La multiplication des interactions, l’ouverture des bureaux et la densité des échanges numériques contribuent à une intensification sonore diffuse, y compris dans les métiers tertiaires ou lorsque le lieu de travail est le domicile.
73% des salariés ressentent les effets du bruit, mais beaucoup continuent de le banaliser
Ce bruit a des conséquences relationnelles et communicationnelles au travail : les travailleurs évoquent des incompréhensions avec les encadrants (44%, -4pts), de l’agressivité dans les échanges (41%, -1pt), des tensions ou des conflits au sein de l’équipe (41%, -2pts), ou encore des comportements de repli sur soi (38%, -3pts). La tendance est sensiblement à la baisse, revenant à son niveau pré-Covid, en 2021. Au total, 58% des actifs en poste estiment que le bruit et les nuisances sonores sur leur lieu de travail peuvent être à l’origine d’au moins un de ces phénomènes. Cette proportion atteint 71% chez les personnes qui se disent gênées par le bruit au travail.
Près des trois quarts des actifs occupés témoignent de l’impact négatif du bruit et des nuisances sonores sur leur santé (73%, stable). Pour une personne sur deux, ces répercussions sont de nature auditive (52%, +3pts). Sans surprise, 91% des personnes concernées par une gêne auditive déclarent des répercussions, dont 67% sur leur santé auditive.
Pourtant, même parmi ceux qui ne se sentent pas gênés par le bruit, les nuisances sonores ont un impact : 50% identifient des conséquences de ce bruit, et 33% des conséquences sur leur santé auditive. On observe ainsi une déconnexion entre la perception du bruit, souvent banalisée, et ses effets réels sur la santé.
Selon les actifs en poste, un employeur sur deux seulement agit contre le bruit : la santé auditive, l’impensé du bien-être au travail
Un peu plus de la moitié des actifs occupés déclarent que leur employeur leur a proposé au moins une solution face aux nuisances sonores (51%, –2 pts).
La santé auditive reste peu intégrée dans les démarches globales de qualité de vie au travail. La prévention repose principalement sur des équipements individuels, alors que les sources de bruit relèvent souvent de l’organisation des espaces, des flux ou de la communication interne. Ce décalage traduit une approche encore partielle de la prévention sonore.