À la suite de la déclaration de politique générale prononcée par Sébastien Lecornu à l’Assemblée nationale le 14 octobre 2025, l’Ifop a réalisé pour LCI une enquête auprès des Français sur leurs réactions au discours du Premier ministre.
La déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu, prononcée à l’Assemblée nationale le 14 octobre 2025, a été un moment politique largement suivi : 64% des Français déclarent l’avoir regardée ou en avoir entendu parler, dont 11% en totalité, 19 % en partie et 34% via les médias, tandis que 36% affirment n’en avoir eu aucun écho.
Sur le plan de l’image, l’intervention est jugée claire par 63% des Français qui l’ont suivie ou en ont entendu parler, sincère par 51%, et rassurante par 32%. Sébastien Lecornu semble parvenir à faire passer ses messages, mais peine à s’imposer comme une figure fédératrice. La dimension de la conviction est particulièrement révélatrice de cette ambivalence : si près de quatre Français sur dix le jugent convaincant, ils sont encore 61% à penser l’inverse. Ce résultat est très clivé politiquement : 92% des sympathisants de Renaissance estiment qu’il a su convaincre, contre seulement 35% chez Les Républicains, 21% au Rassemblement national et 17% à La France insoumise.
L’annonce majeure du discours – la suspension de la réforme des retraites jusqu’à l’élection présidentielle de 2027 – recueille, quant à elle, un large soutien : 66% des Français estiment que Sébastien Lecornu a eu raison de la proposer, contre 34% qui jugent qu’il a eu tort. Ce soutien traverse largement les clivages partisans : il atteint 69 % chez les sympathisants de La France insoumise et 91% au Parti socialiste, ainsi que 68 % chez Les Ecologistes. Il s’élève à 72% parmi les proches de Renaissance et il reste également majoritaire auprès des sympathisants du RN (55 %). En revanche, les sympathisants des Républicains se montrent moins favorables à la suspension de la réforme des retraites, avec seulement 44% d’approbation.
En revanche, la confiance dans la capacité de Sébastien Lecornu à réduire le déficit et la dette reste faible : seuls 35% des Français lui font confiance (dont 3 % « tout à fait »), contre 65 % qui ne lui font pas confiance.
Sur le plan institutionnel, le souhait d’une dissolution de l’Assemblée nationale concerne aujourd’hui 51 % des Français. Ce niveau, bien qu’encore majoritaire, est en recul par rapport au pic de 66 % mesuré début octobre. Cependant, ce souhait reste très fort auprès des sympathisants du RN (73 %) et de La France insoumise (55 %), alors qu’il est très faible parmi les sympathisants de Renaissance (20 %). Enfin, s’agissant du pronostic d’une éventuelle dissolution, seuls 37% des Français pensent qu’Emmanuel Macron y procèdera dans les prochains mois. Ce chiffre marque une nette baisse par rapport à août (49 %), septembre (52 %) et début octobre (53 %), révélant toujours un décalage entre l’envie de dissolution et la perception de sa probabilité.