Enquête sur les 60 ans de l’indépendance financière des femmes

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16.07.25

  • Ifop Opinion
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L’indépendance financière des femmes en France : une trajectoire achevée ?

Aujourd’hui une majorité des Français considèrent que l’indépendance financière des femmes est sur une trajectoire positive, qu’elle soit en progrès (pour 50% d’entre eux) ou même acquise (pour 37%), tandis que la situation dans le monde leur parait plus mitigée (54% jugent l’indépendance financière des femmes sur une trajectoire positive et 46% la juge en danger ou en recul).

Interrogés sur la définition même de l’indépendance financière, les Français l’associe à deux grandes idées : le fait de gagner suffisamment d’argent pour vivre convenablement (43% le citent en premier) et le fait de ne pas dépendre financièrement de son conjoint(e) ou de ses proches (42% le citent en premier).

A noter, ces scores égalitaires recouvrent des différences de genre marquées : les hommes attribuent d’abord l’indépendance financière au fait de gagner suffisamment d’argent pour vivre convenablement (48%, +10pts vs les femmes) tandis que les femmes privilégient avant tout le fait de ne pas dépendre d’un conjoint ou de proches (48%, +12pts vs les hommes), dénotant une association plus marquée à la notion d’autonomie.

L’éducation financière : des différences de genre

Près de 9 Français sur 10 considèrent qu’ils ont une bonne connaissance de la gestion d’un budget (87%) et près de 8 sur 10 considèrent qu’ils ont une bonne connaissance du fonctionnement d’un crédit (78%) ou des principes de l’épargne (77%). En revanche, seule une moitié considère comprendre les principes de l’investissement financier (51%).

Si l’autoévaluation de ses compétences sur la gestion d’un budget est identique entre hommes et femmes, l’écart se creuse à mesure de la complexité des dimensions testées, avec des femmes moins confiantes dans leurs connaissances : sur le fonctionnement d’un crédit (-4pts vs les hommes), les principes de l’épargne (-5pts) ou encore les principes de l’investissement financier (-13 pts).

Ces connaissances financières ont d’abord été acquise par soi-même (pour 72% des Français), puis par son environnement personnel pour 56% d’entre eux, par sa banque pour 34% et enfin par la sphère éducative pour 18% des Français. Ces contextes d’acquisition de connaissance sont relativement homogènes entre hommes et femmes, à l’exception notable du poids de la sphère personnelle : 33% des femmes et 23% des hommes déclarent avoir acquis leurs connaissances via leurs proches, et particulièrement la famille (26% pour les femmes, 19% pour les hommes).

Les comportements d’investissements : des stratégies différenciées selon le genre

Huit Français sur 10 possèdent au moins un placement, avec 72% qui possèdent notamment au moins un livret règlementé, et ce score est identique entre hommes et femmes. Pour tous les autres placements, les femmes sont moins nombreuses que les hommes à déclarer les détenir : c’est notamment le cas de l’assurance-vie (31%, -7pts vs les hommes), le PEA (10%, – 9pts vs les hommes) ou encore les comptes-titres (8%, -6pts). On note ainsi une moindre diversification des placements financiers des femmes.

Si les placements diffèrent entre hommes et femmes, les motivations à placer de l’argent sont similaires : près de 3 Français sur 4 invoquent d’abord l’intention de se protéger en cas de coup dur. Viennent ensuite la volonté d’améliorer son niveau de vie (33%), de transmettre (29%), de préparer sa retraite (28%) ou encore de préparer un projet personnel (25%).

Pour les Français ne détenant pas de placement financier, la première raison invoquée est celle de ne pas détenir suffisamment d’argent pour en placer. Elle est particulièrement invoquée par les femmes (76%, +19pts vs les hommes) tandis que les hommes ne détenant pas de placement vont un peu plus que les femmes invoquer le fait qu’ils préfèrent dépenser l’argent qu’ils ont (26%, + 15pts vs les femmes). Les écarts de salaire encore marqués entre hommes et femmes en France (de l’ordre de 14% en équivalent temps plein) permettent notamment d’expliquer le fait que les femmes soient plus nombreuses à citer leurs faibles revenus comme raison de non-placement.

 

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