« Conseils municipaux : renouer avec l’engagement citoyen », signée par Benjamin Morel pour l’Institut Terram et le Laboratoire de la République à partir d’une étude Ifop dirigée par François Kraus et Nicola Gaddoni dresse un état des lieux du désengagement démocratique à l’échelle locale.
À l’approche des municipales de 2026, l’étude « Conseils municipaux : renouer avec l’engagement citoyen », signée par Benjamin Morel pour l’Institut Terram et le Laboratoire de la République à partir de données Ifop, dresse un état des lieux du désengagement démocratique à l’échelle locale. Basée sur une enquête inédite auprès de 10 000 Français et complétée par des travaux universitaires, des expériences européennes et des auditions d’élus, elle propose une cartographie des fragilités actuelles et des leviers possibles de réinvestissement citoyen.
Longtemps considérée comme le socle de la vie démocratique et l’incarnation du pacte républicain, la commune traverse une double crise : celle de l’engagement, marquée par l’abstention, la difficulté à constituer des listes ou la hausse des démissions, et celle du mandat, fragilisé par la centralisation de l’État, la complexité des normes et un déficit de reconnaissance. L’érosion est particulièrement marquée dans les petites communes rurales, où le renouvellement se heurte au départ des jeunes et à l’ampleur des tâches, mais prend aussi d’autres formes dans les métropoles ou les villes en déclin.
L’étude met également en évidence des inégalités persistantes : les femmes restent largement sous-représentées (20% des maires, 17% se disant prêtes à se présenter en 2026, contre 31% des hommes), tandis que les catégories populaires et les jeunes rencontrent des obstacles spécifiques. Le manque de temps, la lourdeur administrative, le sentiment d’incompétence et l’absence de reconnaissance ressortent comme des freins majeurs.
Malgré ce constat préoccupant, un potentiel d’engagement demeure : 24 % des Français déclarent être prêts à se porter candidats. Le désir de « changer les choses de l’intérieur » (47%), de contribuer à la vie locale (45%), de donner une voix aux oubliés (46%) ou encore de contrebalancer des décisions jugées injustes (44%) figure parmi les principaux moteurs. Ces aspirations dessinent les contours d’un possible rebond démocratique, à condition de revaloriser le mandat, d’élargir l’accès aux candidatures et de renforcer les dispositifs participatifs.
Retrouvez l’étude sur les sites de
Institut Terram
Conseils municipaux : renouer avec l’engagement citoyen – Institut Terram
Laboratoire de la République
Conseils municipaux : renouer avec l’engagement citoyen – Laboratoire de la République
Cette étude d’opinion a été réalisée par Francois Kraus et Nicola Gadoni