Dans l’univers en perpétuelle évolution de la beauté, la diversité a dépassé le simple statut de mot à la mode pour devenir un symbole essentiel de progrès et de pertinence. Malgré de véritables avancées, les représentations des peaux riches en mélanine et des cheveux texturés restent encore trop souvent filtrées à travers un prisme étroit, parfois stéréotypé, dans l’industrie de la beauté grand public. Derrière les façades soigneusement mises en scène des slogans du type « Nous vous voyons. Nous vous valorisons. » se cache un défi bien plus profond…
L’industrie saura-t-elle dépasser cette diversité de façade pour embrasser une représentation réellement authentique ?
Une diversité sans profondeur crée de la distance.
Aujourd’hui plus que jamais, les femmes afro-américaines et latinas impulsent les tendances et redéfinissent la beauté moderne, en mariant héritage culturel et tendances contemporaines.
Faites défiler vos fils d’actualité : leur influence est indéniable. Elles ouvrent de nouveaux espaces, créent de nouveaux rituels et établissent de nouveaux codes – à leurs propres conditions.
Avec cette influence vient une exigence accrue d’authenticité. Elles développent une capacité aiguisée à détecter les démarches d’inclusion superficielles. Elles perçoivent quand les choix de casting sont purement performatifs, quand la nuance culturelle est négligée, quand les gammes de produits destinées à des publics diversifiés semblent opportunistes plutôt que fondées sur des valeurs réelles et durables. Un constat s’impose : être simplement visibles ne suffit plus.
Ce qui compte désormais ?
Être vues pleinement : avec toute la richesse, la vérité et le poids identitaire que cela implique.
• Prenons l’exemple du spectre de la Latinidad : vibrant, multicouche, mais encore souvent mal compris. L’identité afro-latine, par exemple, est trop souvent enfermée dans des catégories binaires réductrices : noire ou latina, comme si l’intersection de la race, de la culture et de la géographie ne pouvait coexister en une seule et même personne.
• Les femmes afro-américaines sont elles aussi intrinsèquement complexes. Impossible de les réduire ou de les enfermer dans un récit unique.
Une invitation à embrasser la cultural fluency.
Pendant longtemps, la richesse de la beauté multiculturelle aux États-Unis est restée sous-exploitée. Puis est arrivée Fenty Beauty – il y a déjà sept ans – bouleversant les codes avec une vision audacieuse et assumée qui a redéfini les attentes et inspiré de nombreuses marques à emboîter le pas.
Soudain, la diversité n’était plus une révolution : elle devenait un prérequis.
Mais un changement durable demande plus qu’une simple dynamique. Alors, quelle est la prochaine étape ?
L’une des pistes les plus fortes réside dans la cultural fluency : cette compréhension fine de la manière dont la beauté s’enracine dans l’héritage et se façonne à travers l’expérience vécue.
Voici l’invitation : redéfinir les standards sociétaux de manière à écouter, honorer et refléter les cultures, les identités et les histoires d’où émerge la beauté. Sans simplifier. Sans flatter. Mais en reflétant authentiquement. Dans toute leur complexité. Dans chaque histoire portée avec fierté. Dans chaque carnation revendiquée. Dans chaque rituel qui résiste à l’effacement.