Les familles monoparentales rencontrent des difficultés sur de nombreux sujets de la vie courante et notamment en termes de logement. L’accès à un logement adapté aux besoins de leur foyer est en effet particulièrement complexe pour cette population, souvent confrontée à de la précarité financière (ex : 66% ont déjà rencontré des difficultés financières liées au montant du loyer / de l’achat lors de leur recherche d’après une étude Ifop réalisée l’année dernière) mais également à un manque de temps et de disponibilités pour trouver un logement adéquat.
Conscient de cet enjeu, la MAE a missionné l’Ifop pour comprendre : quel regard portent les familles monoparentales sur leur logement par rapport aux familles biparentales ? Et quels impacts perçoivent-elles de leur habitat sur leur vie de famille ?
Des logements choisis, dans la moitié des cas, par défaut
La satisfaction d’avoir le choix de son logement s’avère plus rare au sein des familles monoparentales en comparaison aux autres familles : près d’une sur deux (48%) déclare avoir fait un choix par défaut, contre seulement 32% des familles biparentales ; un sentiment d’autant plus prononcé que le responsable du foyer est locataire (60%), habitant d’un logement social (74%) ou encore issu des catégories sociales les plus pauvres (59%).
Un logement jugé plutôt adapté aux besoins de la famille, même si de nettes disparités s’observent entre les parents solos et les autres
En apparence, les familles monoparentales se montrent globalement satisfaites de leur logement : 8 familles sur 10 estiment qu’il correspond à leurs besoins (dont 37% « tout à fait »). Un chiffre élevé et aligné avec celui des familles biparentales.
Derrière cette satisfaction globale se cachent toutefois des disparités entre les différents profils, et ceux qui sont souvent confrontés à des loyers élevés et à un marché tendu témoignent assez logiquement d’un contentement plus modéré : les locataires (75%), les Franciliens (66%), les familles vivant dans des logements de moins de 80 m² (74%).
Néanmoins, la comparaison faite avec les résultats des familles biparentales permet d’identifier certaines faiblesses s’agissant de l’adéquation entre les besoins de la famille et le logement occupé.
Bien qu’elle reste globalement élevée, la satisfaction des familles monoparentales est significativement moins constituée (c’est-à-dire que la part de « très satisfaits » est moins importante) que celle des familles biparentales sur l’ensemble des dimensions testées (calme, sécurité, confort, superficie…), à l’exception de l’accès aux services de proximité. Deux écarts sont particulièrement marqués s’agissant :
–Du calme, du caractère reposant du logement : 33% des familles monoparentales en sont très satisfaites, contre 49% des familles biparentales (−16 points).
–La sécurité : 27% de satisfaction « très élevée » chez les parents solos, contre 43% chez les couples (−16 points également).
Par ailleurs, force est de constater que le coût du logement (loyer, remboursement du crédit, charges, etc.) fait davantage l’objet de mécontentements que les autres dimensions auprès de l’ensemble des familles, et surtout auprès des parents isolés (26% estiment qu’il n’est pas en phase avec les besoins du foyer.
De la même façon, si les parents solos perçoivent principalement des impacts positifs de leur logement sur la vie familiale et sentimentale…
Une majorité de familles monoparentales considère que leur logement a un effet positif sur leur quotidien : 7 familles sur 10 estiment que le logement a un impact favorable sur le bien-être des enfants (68%) et 6 sur 10 sur la qualité de vie de la famille (64%) et sur le bien-être des parents (60%). Seule la dimension amoureuse apparaît plus fragilisée : à peine un tiers percevant un effet positif (31%) et un cinquième des répercussions négatives (22%).
Il est intéressant de relever que ces perceptions positives augmentent à mesure que l’on s’éloigne des zones urbaines, probablement car le cadre de vie en zone rurale, est plus propice au bien-être familial : espace, calme, accession à la maison individuelle… De fait, les familles monoparentales vivant dans des maisons individuelles estiment davantage que leur logement est adapté aux besoins de la famille, notamment sur des critères comme la sécurité, l’intimité ou le nombre de chambres.
…Ils demeurent plus nombreux que les couples à pointer des répercussions négatives
A l’instar de ce qui est observé sur les questions ayant trait à l’adéquation entre le logement et les besoins de la famille, les effets négatifs de l’habitat, bien que minoritairement perçus, sont néanmoins nettement plus vivaces chez les parents solos que les couples.
-Au global, un tiers des parents isolés identifie au moins un impact négatif (34%, soit deux fois plus que les familles biparentales)
-Cela se vérifie dans le détail sur tous les plans : la vie amoureuse (22%, vs 9% des couples), le bien être en tant que parent (19%, vs 9%), la qualité de vie familiale (18%, vs 8%) et le bien-être des enfants (16%, vs 7%).