Des conditions de travail dégradées chez les enseignants du privé : manque de moyens, pression et charge de travail, exposition à des situations de violence
Les enseignants du privé témoignent d’un certain nombre de difficultés rencontrées dans l’exercice de leur métier. Ainsi, si 3 enseignants du privé sur 4 considèrent disposer des ressources pédagogiques adaptées à leur enseignement et 74% des enseignants de lycée agricole considèrent les équipements pédagogiques à leur disposition comme satisfaisants, seuls 32% considèrent disposer des moyens et des formations suffisants pour accueillir des élèves en situation de handicap.
Par ailleurs, 83% témoignent d’une charge de travail en augmentation ces dernières années (57% se montrent même « tout à fait » d’accord avec cette affirmation). Ce score s’élève à 89% chez les enseignants avec plus de 10 ans d’expérience professionnelle.
En moyenne les enseignants du privé déclarent consacrer 16,6h par semaine aux tâches hors face à face élève (préparation, correction, réunions etc…). A cela s’ajoute une pression accrue liée aux résultats, ressentie par 60% des enseignants en lycée général.
Enfin, une partie des enseignants du privé n’exerce pas dans un cadre serein, puisque 36% ont été confrontés à des violences de la part de parents d’élèves au cours des 12 derniers mois, 33% à des violences de la part d’élèves, 17% à des violences de la part du corps éducatif et 22% témoignent d’atteintes à la laïcité.
Un problème de reconnaissance qui atteint des niveaux préoccupants, qu’il s’agisse de reconnaissance financière ou extra-financière
Seuls 30% des enseignants du privé se déclarent satisfaits de leur rémunération, soit un score très minoritaire et inférieur de moitié à la moyenne des salariés français (62%). De plus, 22% seulement se considèrent bien payés pour le travail qu’ils fournissent, là encore un score inférieur de moitié à la moyenne nationale (39%). Si les moins de 35 ans sont un peu plus positifs (34%), les 35-49 ans se montrent les moins satisfaits (17% seulement se considèrent bien payés pour le travail exercé).
En dépit de ces conditions de travail particulièrement difficiles, une satisfaction et une motivation au travail des enseignants à peine en deçà de la moyenne nationale
En effet, les enseignants du privé sont 79% à se déclarer satisfaits de leur situation professionnelle actuelle, soit 4 points en deçà de la moyenne nationale des salariés français mesurée dans la norme Ifop.
En termes de dynamique de motivation au travail, ils sont une majorité à la considérer stable (52% vs 60% pour l’ensemble des salariés français) et sont un peu plus nombreux que la moyenne à considérer qu’elle diminue (39%, +6pts). On note toutefois une usure plus grande chez les enseignants âgés de plus de 50 ans avec 46% dont la motivation diminue.
Pour autant, des conséquences importantes sur la santé mentale des enseignants et sur leur évolution professionnelle
Interrogés sur l’impact de leur travail sur leur santé mentale, 28% des enseignants considèrent qu’il n’a pas d’impact, 27% qu’il a un impact positif et 45% considèrent qu’il a un impact négatif soit 10 points de plus que la moyenne nationale des salariés français (35%).