Aujourd’hui, de nombreuses femmes renoncent ou reportent leurs soins et suivis gynécologiques, un constat alarmant. Dans ce contexte, la e-santé apparaît comme une solution prometteuse pour permettre aux femmes d’accéder à un suivi gynécologique de premier niveau, voire de réintégrer ce parcours de soins essentiel.
C’est dans ce contexte que l’expertise Omnibus du Groupe Ifop a été sollicité par Qare pour reconduire ce baromètre.
Le Dr Julie Salomon, Directrice médicale de Qare et pédiatre à l’hôpital Necker, nous livre les principaux enseignements de cette étude et les leviers à activer pour renforcer l’accès aux soins gynécologiques.
Question 1 : Les résultats de l’étude révèlent une réalité préoccupante : une femme sur deux a déjà renoncé ou reporté un soin gynécologique, en raison des délais, de la gêne, des contraintes financières ou de l’éloignement géographique. Ce constat rejoint vos engagements en e-santé. Comment Qare aborde-t-il cette problématique ?
En tant que médecin, je suis particulièrement préoccupée par ces résultats : une femme sur deux renonce encore à ses soins gynécologiques en 2025. Plus inquiétant encore, 70% des renoncements concernent les contrôles et dépistages, des rendez-vous essentiels pour la santé des femmes. Si nous observons une légère amélioration globale, la situation reste alarmante. Les femmes font face à de multiples obstacles qui freinent leur accès aux soins, avec des barrières qui, pour certaines, se renforcent depuis 2021. Ces constats sont précisément ceux qui ont motivé l’engagement de Qare depuis sa création et son investissement constant pour la santé des femmes.
Question 2 : On observe une montée en puissance de la téléconsultation, en particulier chez les femmes jeunes et urbaines, notamment pour des actes ponctuels comme le renouvellement d’ordonnance ou l’interprétation de résultats. Quels enseignements tirez-vous de ces usages, et comment cela guide-t-il l’évolution de vos services gynécologiques à distance ?
Ce sont ces 61% de jeunes femmes de moins de 35 ans qui reportent leurs consultations gynécologiques qui m’interpellent le plus. Les principaux freins identifiés : délais d’attente trop longs, problèmes de temps, difficultés d’accès. Mais il y a aussi des signaux positifs : un tiers des femmes utilisent maintenant la téléconsultation (+4 points depuis 2021), surtout pour des besoins spécifiques comme renouveler une ordonnance ou faire le point sur des examens. Ces consultations sont l’opportunité d’atteindre des femmes qui renonceraient aux soins au profit des soins de leur entourage, notamment jeunes et actives.
Question 3 : Comment ces résultats nourriront-ils vos réflexions stratégiques, notamment pour renforcer l’accès aux soins gynécologiques ?
Ces chiffres nous montrent clairement où nous devons agir. Quand 32% des femmes ne savent pas vers qui se tourner, c’est un vrai signal d’alarme. De même, voir que 57% des femmes qui n’ont jamais téléconsulté sont prêtes à le faire pour leur suivi gynécologique, ça nous interpelle forcément. Qare organise son offre pour couvrir le plus de situations possibles avec des médecins généralistes, des gynécologues mais aussi des sage-femmes, qui sont d’une aide précieuse pour ces demandes spécifiques de santé féminine. Quand on voit que 80% des utilisatrices intègrent naturellement ces consultations à distance dans leur suivi, on comprend que cette complémentarité avec le présentiel répond à un vrai besoin.
En tant que leader de la téléconsultation avec 7 millions de téléconsultations réalisées et 2000 médecins engagés, notre responsabilité est très claire : innover constamment pour lever ces freins à l’accès aux soins. La santé des femmes mérite cette mobilisation de tous les instants.
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