En avril 2025, l’Ifop pour l’Observatoire Histoire et Vie publique a interrogé les Français sur leur regard sur les commémorations.
1. L’importance des commémorations et les représentations associées
Une nette majorité de Français (81%), toutes tranches d’âge confondues, considèrent comme important l’acte de commémorer (c’est-à-dire de se souvenir ensemble, de rendre hommage ou de célébrer un événement, une personne ou une période marquante du passé).
Pour une large majorité des Français (91%) les commémorations sont avant tout un moyen d’honorer les victimes et héros du passé et comme un outil de pédagogie pour les générations futures (84%). Seuls 28% des Français les considèrent comme un rituel démodé et 25% comme un poids du passé qui empêche d’aller de l’avant.
Les évènements considérés comme les plus importants à commémorer sont la fin de la Seconde Guerre mondiale (86%), la fin de la Première Guerre mondiale (83%) ainsi que les attentats de Paris de novembre 2015 (80%). A l’opposé, d’autres épisodes de l’Histoire comme la déclaration Schuman (51%) ainsi que les grandes batailles et réformes de Napoléon (44%) sont jugés comme moins importants à commémorer, mais restant à un niveau très élevé.
Interrogés sur l’importance de commémorer la paix et de raviver le souvenir des grands conflits mondiaux, 38% des Français estiment que ces commémorations sont plus importantes qu’elles ne l’étaient 5 ans auparavant, tandis qu’une majorité relative estime que cela n’est ni plus, ni moins important.
Au-delà du devoir de mémoire, les commémorations sont perçues comme un vecteur de cohésion entre générations : près de huit Français sur dix (79 %) estiment qu’elles renforcent les liens intergénérationnels, perception qui souligne leur fonction sociale autant qu’historique.
2. L’incarnation des grandes commémorations
Interrogés sur les acteurs auxquels ils font le plus confiance, les Français citent en premier les acteurs du patrimoine (78%) suivis par l’armée (75%) et les enseignants (72%). En revanche, les Français font bien moins confiance aux responsables politiques nationaux : si une majorité accorde leur confiance au président de la République (51%), seuls 46% font confiance au gouvernement, 40% aux sénateurs et 38% aux députés.
Enfin, la dimension internationale des commémorations semble faire consensus : 70 % des Français estiment que la commémoration du 8 mai 1945 – marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale – devrait être pensée comme une cérémonie internationale impliquant d’autres nations.