Un an après la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, Ifop pour LCI a interrogé les Français sur le regard qu’ils portent sur cet évènement et leurs intentions de vote en cas de nouvelles élections législatives.
Le regard des Français sur la dissolution un an après les évènements
Un an après la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron le 9 juin 2024, Ifop a interrogé les Français sur le regard qu’ils portent sur cet événement. Lorsqu’on interroge les Français sur l’état d’esprit qui les anime a posteriori, le sentiment dominant est l’incompréhension, exprimée par 43% d’entre eux. L’indifférence arrive en seconde position (25 %), devant la colère (21%). Les sentiments positifs restent très marginaux : seuls 9 % déclarent en retirer de la satisfaction, et à peine 2% évoquent de la fierté.
Les Français expriment des jugements majoritairement négatifs quant aux conséquences de cette décision. Une très large majorité (81%) estime en effet qu’elle a fait perdre du temps à la France dans un contexte de bouleversements internationaux. De même, 74% des Français considèrent que cette dissolution a empêché le gouvernement d’agir et de mener les réformes nécessaires. Sur le plan politique, 60% des personnes interrogées continuent de reprocher cette décision au président de la République Emmanuel Macron. Les effets positifs supposés de cette initiative, comme un enrichissement du débat parlementaire ou une meilleure représentation des différentes sensibilités politiques, ne convainquent que 32% des répondants.
La perspective d’une nouvelle dissolution
Lorsqu’on les interroge sur l’éventualité d’une nouvelle dissolution dans les mois à venir, les Français se montrent divisés. 41% d’entre eux déclarent souhaiter une nouvelle dissolution, tandis que 59% s’y opposent. Toutefois, dans les pronostics qu’ils formulent, les Français expriment leur doute : 70% ne croient pas qu’Emmanuel Macron procèdera effectivement à une nouvelle dissolution prochainement, contre seulement 30 % qui jugent ce scénario probable.
Les intentions de vote en cas de nouvelles élections législatives
En cas de nouvelles élections législatives, les perspectives électorales pourraient s’avérer favorables au Rassemblement National. Dans tous les scénarios testés, le RN se positionnerait en tête au premier tour. Ainsi, dans l’hypothèse d’un Nouveau Front Populaire unifié, réunissant La France insoumise, le Parti communiste, le Parti socialiste, Place Publique et les Écologistes, le RN recueillerait 35% des intentions de vote, contre 21% pour le NFP et 18% pour les partis de la majorité présidentielle. Les Républicains se situeraient autour de 11%.
Dans des configurations où la gauche se présenterait de manière divisée, que ce soit par une alliance partielle entre La France Insoumise et les Écologistes d’un côté, et les candidats du PC, du PS et de Place Publique de l’autre, ou en cas de gauche complètement morcelée, le Rassemblement National conserverait vraisemblablement son avantage, avec un score oscillant entre 34% et 35%. La dispersion des forces de gauche pourrait alors les pénaliser: un binôme LFI-Écologistes serait crédité de 11 %, tandis que le pôle PC-PS-Place Publique atteindrait 13%. En cas de division totale, aucune des principales composantes de la gauche ne dépasserait les 12% d’intentions de vote. Dans ce contexte, la majorité présidentielle se maintiendrait autour de 16 % à 18 %, et les Républicains aux environs de 10% à 11%.