A environ une semaine de la date butoir, nombre de candidats déclarés à l’élection présidentielle peinent à rassembler les cinq cents parrainages d’élus nécessaires pour concourir, notamment Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour. Dans ce contexte où des candidats rassemblant les intentions de vote de millions d’électeurs risquent de ne même pas être sur la ligne de départ, deux tiers des Français (66%) se déclarent favorables à une refonte du système des parrainages d’élus permettant aux candidats de participer à l’élection présidentielle.
Ce sentiment est, logiquement, particulièrement dominant chez les sympathisants des forces politiques des candidats les plus menacés : ainsi, 73% des proches du Rassemblement national souhaitent une réforme du système de parrainage, 81% chez La France Insoumise, et surtout 82% chez les sympathisants de Reconquête, dont 58% s’y déclarent même « tout à fait favorables ».
Pour autant, l’adhésion à une refonte du système de parrainage est aussi majoritaire dans toutes les catégories de la population, y compris les partisans des candidats largement pourvus, comme Emmanuel Macron ou Valérie Pécresse. Ce résultat interroge donc sur la pertinence du système actuel, et surtout de la levée de l’anonymat des élus parrains, amorcée pour l’élection présidentielle de 2017. Au-delà de la nécessité de placer un « filtre » à l’entrée de la compétition, selon le souhait de Charles de Gaulle, les Français, quelle que soit leur obédience politique, semblent vouloir éviter la « confiscation démocratique » que constituerait l’empêchement de telle ou telle candidature d’ampleur.