Dans un contexte de très légère progression de l’abstention par rapport au premier tour (ce qui n’empêche ce scrutin d’être plus participatif que celui de 2011), les électeurs restent très divisés quant à la motivation de leur vote : 49% se sont prononcés principalement en fonction de considérations locales, tandis que 38% ont voulu sanctionner le gouvernement, 13% seulement le soutenir. On note que près de deux électeurs sur trois de Marine Le Pen ou Nicolas Sarkozy en 2012 ont voulu sanctionner l’exécutif, quand seul un électeur de François Hollande sur trois a souhaité le soutenir.
Cette attitude par rapport à l’exécutif, si elle est plus sévère que ce que l’on mesurait à l’occasion des élections municipales, se traduit pourtant par des attitudes plus clémentes quant aux conséquences politiques que le gouvernement devrait tirer de ce scrutin. Ainsi, 60% des personnes interrogées formulent le vœu d’un remaniement (contre 76% à l’occasion des municipales), et moins d’un Français sur deux (46%) demandent un changement de Premier ministre (contre 69% au moment des municipales). Notons que les interviewés se montrent très indécis quant à l’entrée de ministres Europe Ecologie les Verts au sein du gouvernement, autre conséquence potentielle des départementales : 53% y sont favorables (ce taux montant à 66% parmi les électeurs de François Hollande), 47% opposés.
Si les enjeux et problèmes spécifiques à chaque canton ont été un enjeu déterminant pour une majorité d’électeurs (59%), de même que l’étiquette politique des candidats (54%), les consignes des partis politiques n’ont que très peu pesé (12%), et ce quelle que soit la couleur politique des répondants.
Dans ce contexte, les souhaits de victoire à l’issue des élections départementales s’avéraient nettement favorables à la droite (32% des interviewés ayant exprimé cette préférence), en hausse par rapport à ce que l’on mesurait au soir du premier tour (25%), les souhaits favorables à la gauche (27%, +3) et au Front National (24%, =) s’étant révélés plus stables.
Interrogés sur l’hypothèse d’une incapacité pour l’alliance UMP-UDI de disposer d’une majorité absolue des sièges au sein d’un conseil départemental, les sympathisants de l’UDI et de l’UMP se divisent quant à l’attitude à observer : 60% des proches de l’UDI accepteraient que ces deux formations passent un accord local avec les élus PS, quand 72% des sympathisants UMP refusent cette hypothèse. Quant à un accord avec les élus FN, 80% des proches de l’UDI et 63% des sympathisants UMP s’y opposeraient.
Au final, Marine Le Pen apparaît aux yeux de l’opinion comme la principale bénéficiaire de ces élections départementales : 67% des personnes interrogées considèrent qu’elle en sort renforcée. Quant à Nicolas Sarkozy, les répondants sont plus partagés : 46% le voient renforcé, mais 24% affaibli et 30% ne décèlent pas de changement. Manuel Valls (64% estiment qu’il est affaibli), et François Hollande encore plus (75%) sont très nettement identifiés comme les principaux perdants aux yeux du grand public.
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