Pour la deuxième fois de la cinquième république, l’abstention l’emporterait aux élections législatives le 12 juin prochain. En effet, à ce stade de la campagne, plus d’un électeur sur deux (52%) déclarent ne pas avoir l’intention de se déplacer pour élire les membres de l’Assemblée nationale.
Depuis que les élections législatives ont lieu dans la suite de l’élection présidentielle, on assiste à une forme de « banalisation » de l’enjeu du scrutin ainsi qu’à un « effet de souffle » de l’élection reine sur les rapports de force. Dans ce contexte, et au vu du fonctionnement particulier du scrutin, la question de la mobilisation reste l’enjeu clef de l’élection des députés. Avec une abstention possiblement élevée en 2022, on peut s’attendre à un niveau de qualification au second tour élevé, donnant lieu à peu de configurations en triangulaire, comme en 2017.
Dans le détail, certaines strates de l’opinion émergent comme tendanciellement plus abstentionnistes : les femmes (56% ont l’intention de s’abstenir contre 48% des hommes), les primo votants (67% des 18-24 ans ne pensent pas aller voter) et les catégories populaires (68% des ouvriers pensent s’abstenir).