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Étude sur les troubles du sommeil et le rapport des français à leur lit

 

Alors que la crise sanitaire et ses restrictions génèrent une période particulière de stress, notre étude mesure un fort accroissement des problèmes de sommeil déclarés par les Français. Fort de ces résultats, les troubles du sommeil s’affichent clairement comme un enjeu de santé publique. Pour autant, certaines constantes demeurent parmi les facteurs explicatifs de la somnipathie (genre, génération, classe sociale). Ceci tandis que d’autres facteurs exogènes à la situation sanitaire (l’augmentation de la consultation des différents écrans) contribuent à cette progression spectaculaire des troubles du sommeil au sein de la population française.

 

LES CHIFFRES CLÉS

 

1 – La prévalence de troubles du sommeil dans les huit derniers jours a atteint un niveau record et inégalé au cours des vingt-cinq dernières années (66% parmi les 18-75 ans aujourd’hui contre 49% en 2017).

2 – Dimension genrée et sociale : les femmes (58%) et les catégories modestes (54%) ont plus souffert que la moyenne (50%) de troubles du sommeil au cours de l’année écoulée.

3 – Plus les Français regardent des écrans dans leur lit, plus ils sont sujets à des troubles du sommeil (69% des Français consultant tous les jours ou presque leur téléphone dans leur lit souffrent actuellement de problèmes du sommeil, tandis que ce n’est le cas que pour 56% de ceux qui ne le font jamais).

4 – 68% des Français en couple cohabitant se sont déjà disputé sur un sujet en lien avec le lit, et c’est notamment le cas pour 77% de ceux qui ont eu des troubles du sommeil récent.

5 – Les ronflements sont l’un des principaux sujets de dissension au sein du couple à propos du lit (44% des Français en couple cohabitant ont ainsi déjà fait l’expérience d’une dispute consécutive aux ronflements de leur partenaire).

 

A – DES SUITES DE LA CRISE SANITAIRE, LES TROUBLES DU SOMMEIL S’IMPOSENT COMME UN ENJEU DE SANTE PUBLIQUE

 

1 / LES CONFINEMENTS SUCCESSIFS ET LE COUVRE-FEU ONT FORTEMENT PERTURBE LE SOMMEIL DES FRANÇAIS

 

La prévalence de troubles du sommeil dans les huit derniers jours a atteint un niveau record et inégalé au cours des vingt-cinq dernières années. En avril 2021, deux Français sur trois déclarent avoir eu des problèmes de sommeil durant les huit derniers jours, soit une proportion très largement supérieure à la dernière enquête réalisée par Santé publique France avant l’apparition du Covid-19 (49% en 2017).

L’enquête confirme également le caractère très genré des troubles du sommeil qui sont toujours beaucoup plus répandus chez les femmes (71%) que chez les hommes (60%).

 

2 / PAR AILLEURS, LA PREVALENCE DE LA SOMNIPATHIE SEMBLE S’ETRE INTENSIFIEE AU FIL DE LA DERNIERE ANNEE

 

La proportion de Français déclarant avoir souffert d’au moins un trouble du sommeil (insomnie, troubles de rythme du sommeil, syndrome d’apnée du sommeil, etc.) ces douze derniers mois a progressé, passant de 44% en avril 2020 à 50% un an plus tard. Dans le détail de l’enquête, on observe à nouveau une dimension très genrée mais aussi que les populations défavorisées sont les plus touchées par la somnipathie. Ainsi, les femmes sont 58% à avoir souffert de troubles du sommeil au cours de l’année écoulée, de même que 54% des catégories modestes. Les résultats de notre étude viennent ici confirmer que la qualité du sommeil est le reflet des inégalités sociales, observation déjà faite par des études anglo-saxonnes ou encore l’Inserm.

 

3 / CE PROFIL GENRE, GENERATIONNEL ET SOCIAL DES TROUBLES DU SOMMEIL SE RETROUVE DANS LE PROFIL DES FRANÇAIS MECONTENTS DE LA QUALITE DE LEUR SOMMEIL

 

Trois Français sur dix (29%) se déclarent insatisfaits de leur sommeil, sachant que des pics s’observent parmi les catégories modestes (43%), les jeunes (39%) et les femmes (32%).

 

 

LE POINT DE VUE DE GAUTIER JARDON DE L’IFOP SUR L’ENQUÊTE

Alors que le sommeil joue un rôle fondamental sur la santé, le bien-être et l’équilibre psychologique, cette augmentation de la prévalence de troubles du sommeil au sein de la population française est plutôt alarmante. Et si les profils les plus touchés demeurent les mêmes qu’auparavant, avec notamment une forte dimension genrée et sociale, le Covid-19 a contribué à une hausse généralisée des cas de somnipathie. En effet, tandis que le rôle de l’anxiété et la dépression dans les troubles du sommeil est avéré (Baromètre Santé Inpes, par exemple), notre étude montre bien que la période actuelle ne fait qu’accroitre ces deux types de troubles.

 

 

B – LES FACTEURS DE TROUBLES DU SOMMEIL

 

4 / AU-DELA DES EFFETS CONJONCTURELS, DES EFFETS STRUCTURELS CONTRIBUENT AUX PROBLEMES DE SOMMEIL

 

Au-delà des effets conjoncturels, des effets structurels contribuent aux problèmes de sommeil. Ainsi, les disputes entre conjoints sont plus fréquentes pour les personnes qui souffrent de problèmes de sommeil. Par exemple, parmi les Français qui se disputent avec leur conjoint au lit (68% des Français en couple cohabitant au total), on retrouve 77% de ceux qui ont eu des troubles du sommeil récent.

La ronchopathie (le ronflement) est l’un des principaux sujets de dissension au sein du couple à propos du lit. Une petite moitié des Français en couple cohabitant a ainsi déjà fait l’expérience d’une dispute consécutive aux ronflements de son partenaire (44%). Les plus sensibles à ce désagrément sont les femmes (48% ont déjà connu une dispute à ce sujet) et les 35 ans et plus (47%). Cette dimension genrée se retrouve logiquement pour les disputes issues des propres ronflements du répondant, lesquelles concernent presque deux fois plus d’hommes (45%) que de femmes (25%).

 

 

5 / AUTRE ELEMENT STRUCTUREL NUISANT AU SOMMEIL : L’ACCROISSEMENT DES USAGES NUMERIQUES AU LIT

 

La dégradation du sommeil sur le long terme est aussi due à des usages numériques qui deviennent de plus en plus répandus au lit (la consultation de son téléphone, le visionnage de vidéos). En effet, plus les Français regardent des écrans dans leur lit, plus ils sont sujets à des troubles du sommeil : 69% des Français consultant tous les jours ou presque leur téléphone dans leur lit souffrent actuellement de problèmes du sommeil, contre 56% des Français qui ne consultent jamais leur téléphone dans leur lit. La corrélation existe aussi, dans une moindre mesure, concernant la fréquence de visionnage de vidéos au lit.

 

 

6 / FAIRE CHAMBRE A PART : UNE RUPTURE SYMBOLIQUE QUI CONCERNE UN COUPLE SUR DIX

 

10% des Français vivant en couple cohabitant font chambre à part, et 6% ne le font pas mais souhaiteraient le faire. La promiscuité due au Covid-19 n’a semble-t-il pas créé de ras-le-bol au sein des couples, puisque ces résultats sont stables comparés à 2014.

Plus les Français sont âgés, et donc plus la qualité du sommeil devient un enjeu, et plus ils ont tendance à faire chambre à part (21% des personnes concernées de 65 ans et plus contre seulement 1% parmi les plus jeunes). S’y retrouvent également davantage les membres de couples ayant connus des dissensions au sujet du lit, surtout si celles-ci les ont déjà conduits à une rupture amoureuse (18%).

 

 

LE POINT DE VUE DE GAUTIER JARDON DE L’IFOP SUR L’ENQUÊTE

 

Lieu de la « tendre guerre » selon Jean-Claude Koffman, le lit a toujours été un terrain de dissension pour les couples (ronflements, espace, lumières, etc.). Les conséquences, parfois néfastes, de la vie de couple sur le sommeil n’ont rien d’inédites, et le Covid-19 n’a rien apporté sur ce terrain-là. Au contraire, faire chambre à part étant largement considéré comme le début d’une glissade progressive vers le désamour, la promiscuité induite par les restrictions sanitaires n’a en rien suffit à pousser les couples Français à faire davantage chambre à part. Et si l’accroissement de la consultation d’écrans contribue elle aussi à celle des troubles du sommeil, il s’agit là encore d’un facteur exogène à la situation sanitaire, laquelle n’explique pas tout toute seule.

 

 

POUR CITER CETTE ETUDE, IL FAUT UTILISER A MINIMA LA FORMULATION SUIVANTE :

 

« Étude Ifop pour Tousaulit.com réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 20 au 21 avril 2021 auprès d’un échantillon de 1 014 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus »

 

CONTACTS PRESSE IFOP :

Département opinion et stratégie d’entreprise

Jean-Philippe DUBRULLE / Gautier JARDON

TEL : 01 45 84 14 44 / 01 72 34 94 34

jean-philippe.dubrulle@ifop.com

 

Cette étude a été menée sous la direction de François Kraus, directeur du pôle “Politique / Actualités” de l’Ifop, en partenariat avec l’agence Flashs. Pour toute demande de renseignements à propos de cette étude ou pour obtenir des informations quant aux conditions de réalisation d’une enquête du même type, vous pouvez contacter directement François Kraus au 0661003776 – francois.kraus@ifop.com

Document à télécharger

Les résultats

Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 014 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Les interviews ont été réalisées par téléphone du 20 au 21 avril 2021.

Vos interlocuteurs

Jean-Philippe Dubrulle Directeur d'études - Opinion & Stratégies d'Entreprises

Gautier Jardon Chargé d’études – Département Opinion et Stratégies d’Entreprise

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L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 014 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Les interviews ont été réalisées par téléphone du 20 au 21 avril 2021.

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