La connotation positive du terme « progrès » est de plus en plus questionnée, notamment à la suite de la crise du Covid-19 et des réflexions qu’elle a imposé aux citoyens sur leur vision du monde. Afin de mesurer ce qu’il en est, l’Ifop a mené une étude pour Entreprises et Médias sur le regard porté par les Français sur le progrès.
Spontanément, les Français associent en premier lieu la technologie au progrès (c’est le cas de 37% d’entre eux). Ils associent également au progrès la modernisation de la médecine (24%), la notion d’évolution en général (13%), le savoir et la science (12%) ou encore l’écologie et l’énergie (12%). En outre, un peu moins d’un Français sur dix (8%) rapproche immédiatement le progrès d’un élément négatif (régression, catastrophe, déshumanisation, etc.). Et si une vision utilitaire du progrès pousse les Français à le percevoir davantage comme un atout (35%) qu’un danger (9%) dans la vie professionnelle, ils sont une même proportion à s’inquiéter des effets du progrès sur le futur de leurs enfants (24%) qu’à y voir plus d’opportunité que de dangers (23%).
Cette vision contrastée qu’ont les Français du progrès se retrouve sur la thématique de l’économie et l’emploi. Ainsi, si une majorité estime que le développement technologique apporte de meilleures conditions de vie et de travail (72%) ou qu’il apportera une meilleure qualité de vie aux générations futures (56%), les trois-quarts jugent également qu’il est générateur de surproduction et surconsommation (75%) et seuls deux sur cinq sur le long terme les avancées technologiques créeront plus d’emplois qu’elles n’en élimineront (43%).
Et si les deux tiers des Français perçoivent l’enseignement supérieur (67%) ou les entreprises (66%) comme des vecteurs de diffusion du progrès, ils sont beaucoup plus partagés concernant les médias (51%), l’Etat (47%) ou les réseaux sociaux (45%).