L’enquête Ifop / Fiducial réalisée pour iTELE, Sud radio et Paris-Match est inédite : pour la première fois a été interrogé spécifiquement un échantillon de Français habitant une des dix communes administrées par un Maire Front National ou soutenu par ce mouvement.
Il s’agissait, un an après le scrutin de mars 2014, d’évaluer le regard et le jugement de ces habitants à l’égard de leur équipe municipale, d’abord en absolu mais aussi en comparaison avec un échantillon témoin représentatif de 1000 personnes vivant dans l’ensemble des communes de 10 000 à 100 000 habitants, taille de commune comparable à celle des villes administrées par le FN.
1. Invités à indiquer les raisons explicatives de la victoire du Front National dans leur ville aux dernières élections municipales, les interviewés avancent principalement des raisons exogènes au Front National. La victoire de la liste frontiste apparait principalement liée au bilan de l’équipe municipale sortante (50%) ou à la situation économique préoccupante de sa commune (34%) et plus nationalement à l’envie de sanctionner François Hollande (35%).
2. Au-delà, ce sondage vient confirmer le phénomène d’installation et de banalisation du FN dans une part croissante de l’opinion. Cette banalisation est attestée par le sentiment d’indifférence éprouvé aujourd’hui par une majorité relative des personnes interrogées (42%) à l’égard du fait de vivre dans une commune dirigée par un maire frontiste. Face à ce bloc d’indifférents que l’on retrouve même à un niveau non négligeable chez les sympathisants de gauche (37% contre 56% à l’UMP), se font face un tiers d’habitant éprouvant des sentiments positifs (sympathie ou enthousiasme) et un quart se tenant sur une posture de rejet (colère, peur ou hostilité) à l’égard de leur ville passée au FN.
3. Pour autant, un an après les élections municipales, se dessine globalement un sentiment de satisfaction majoritaire chez ces habitants à l’égard de la gestion municipale de leur ville. En effet, 74% d’entre eux se déclarent satisfaits du travail accompli par leur Maire et son équipe sur l’ensemble de leur ville, un score même un peu supérieur à la moyenne constatée auprès de l’ensemble des habitants des communes de 10.000 à 100.000 habitants (66%).
4. La cote de satisfaction des premiers édiles Front National s’établit à 73%, un score à l’étiage de la satisfaction précédemment observée à l’égard de l’action municipale mais supérieure de 10 points à la cote moyenne des autres villes. Les traits d’image le plus souvent reconnus à son Maire sont l’autorité (82%) et le dynamisme (81%). Le procès en incompétence qui avait vite émergé dans les années 1995 à l’égard des premiers Maires frontistes ne prend pour le moment pas pour cette génération 2014.
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