Une large majorité de Français est favorable à la création d’un véritable Etat palestinien. La baisse enregistrée par rapport à une précédente enquête de novembre 2012 (63% au lieu de 75% à l’époque) s’explique sans doute en partie par la reprise des violences sur le terrain. En novembre 2012, des attaques palestiniennes s’étaient produites avant le terrain d’enquête (attaques qui allaient déboucher quelques jours après par une riposte militaire israélienne : l’opération « Pilier de défense ») mais l’intensité des affrontements n’était en rien comparable avec ce à quoi on a assisté cet été. La guerre à Gaza puis les attentats et affrontements de ces derniers jours ont sans doute rendue désabusée une frange de la population a priori favorable au principe de la création d’un Etat palestinien. On constate en effet que ce n’est pas tant l’opposition à la création d’une telle structure qui gagne du terrain (+2 points seulement) que les sans-réponses qui passent de 17% en novembre à 27% aujourd’hui. Face à la répétition lancinante d’opérations de guerre, d’attentats et de manifestations violentes, l’idée que la création d’un Etat palestinien permettrait d’apaiser la situation et de se diriger vers la paix semble un peu moins évidente, même si elle reste très majoritairement soutenue.
Le soutien se structure notamment selon un clivage politique. Ainsi, ce sont les sympathisants du Front de Gauche, traditionnellement les plus acquis à la cause palestinienne, qui sont les plus favorables (85%), suivis par les sympathisants socialistes (79%), qui sont donc en phase avec l’initiative de plusieurs parlementaires PS ayant un projet de résolution visant à la reconnaissance officielle d’un Etat palestinien par le parlement français. Les électeurs centristes sont sur la même position (73% au Modem et 71% à l’UDI). 56% des sympathisants UMP sont certes favorables à cette position, mais 17% y sont opposés et 27% ne se prononcent pas. Le scepticisme ou l’indifférence sont encore plus forts au FN (36% de sans-réponse, cet électorat manifestant là une nouvelle fois son penchant isolationniste et son refus de s’impliquer dans des conflits extérieurs), même si 50% des proches du parti de Marine Le Pen sont pour.
On remarquera que les générations les plus âgées, qui ont davantage la mémoire des drames qui se sont joués dans cette région, sont les plus acquises à la création d’un Etat palestinien : 67% parmi les 50-64 ans et 64% parmi les plus de 65 ans, contre « seulement » 55% auprès des moins de 35 ans.
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