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Sondage 07/03/2016

Les Français et la crise des migrants en Europe

La question des migrants est de nouveau au cœur de l’actualité cette semaine. Le démantèlement d’une partie du camp de Calais qui a débuté le lundi 29 février, ainsi que la rencontre entre le Président de la République, François Hollande, et le Premier ministre britannique, David Cameron, sur la question migratoire le 3 mars, ont notamment alimenté ce débat. Sur le même sujet, l’actualité a été marquée par l’annonce que 130 000 migrants supplémentaires avaient pénétré en Europe sur les deux premiers mois de l’année, ce volume étant plus important que celui observé l’année dernière à la même période. Dans ce contexte, différents pays européens ont décidé de fermer leurs frontières ou de restreindre drastiquement l’accès à leur territoire aux migrants ce qui crée un engorgement en Grèce, aujourd’hui principale porte d’entrée en Europe. Pour autant, le sondage Ifop pour Dimanche Ouest France montre que ces événements ne semblent pas avoir eu d’impact sur l’opinion qui apparaît assez structurée sur cette question. Les Français sont aujourd’hui toujours majoritairement opposés à ce que les migrants arrivant sur les côtes grecques et italiennes soient répartis dans les différents pays d’Europe et à ce que la France en accueille une partie (59 %, -1 par rapport à janvier 2016), traduisant une stabilisation des opinions sur la question.

Si l’opinion apparaît assez figée aujourd’hui sur le sujet, elle a connu des mouvements assez notables à la faveur d’évènements marquants. A l’automne 2015, les avis favorables à l’accueil des migrants ont augmenté sensiblement, passant de 36% en juillet à 49% en septembre 2015, conséquence sans doute de la publication de la photo du corps du jeune Aylan échoué sur une plage qui avait profondément choqué. A l’inverse, les attentats du 13 novembre 2015 avaient ensuite entraîné une nette inflexion de l’opinion, puisque l’on dénombrait plus que 38% de personnes favorables à cette idée (soit une baisse de 9 points par rapport à une mesure effectuée en octobre) selon un sondage Ifop pour Le Figaro et RTL. Mais depuis ces différents événements, les positions des Français se sont donc stabilisées, seule une minorité d’entre eux se prononçant en faveur d’une répartition des migrants en Europe et d’un accueil d’une part des migrants de la France sur le territoire français (41%).

Plusieurs ressorts semblent être à l’origine de cette opposition majoritaire à l’accueil : la crainte de nouveaux attentats tout d’abord, et ensuite la création d’un appel d’air pouvant entraîner l’arrivée d’autres flux en provenance d’Afrique ou du Proche-Orient. 77% des Français sont aujourd’hui d’accord avec l’idée selon laquelle « parmi les très nombreux migrants qui arrivent actuellement en Europe se trouvent également des terroristes potentiels ». Ils étaient 69% en septembre 2015, puis 83% juste après les attentats de novembre 2015, attentats auxquels ont participé plusieurs personnes ayant gagné l’Europe en s’infiltrant dans le flux des migrants. De la même manière, environ 3 Français sur 4 sont d’accord avec l’idée selon laquelle « si on accueille des migrants en nombre important dans notre pays et en Europe, cela va créer un appel d’air et provoquer le départ vers l’Europe de très nombreuses personnes vivant en Afrique, en Syrie, en Irak ou en Afghanistan » (73%, -6 par rapport à novembre). Les difficultés économiques et sociales rencontrées depuis plusieurs années expliquent également les réticences des Français – seules 29% des personnes interrogées considèrent que le pays a les moyens économiques et financiers d’accueillir des migrants (+2) – qui ont aussi du mal à cerner les bénéfices que le pays pourrait retirer de l’accueil de nouveaux arrivants. En effet, 27% à peine perçoivent l’accueil de migrants comme une opportunité de stimuler l’économie (+2). Et si 53% de nos concitoyens pensent que c’est le devoir de la France d’accueillir des migrants qui fuient la guerre, une proportion plus importante (61%) juge que notre pays compte déjà beaucoup d’étrangers ou de personnes d’origine étrangère et qu’accueillir des immigrés supplémentaires n’est pas possible.

Au centre de ce débat autour de l’accueil des migrants en Europe et en France, la question de la suppression des accords de Schengen se pose alors qu’un sommet Union Européenne-Turquie aura lieu le 7 mars sur la question des migrants. Près de 3 Français sur 4 se déclarent aujourd’hui favorables à la suppression des accords de Schengen et au rétablissement, au moins provisoire, des contrôles fixes aux frontières entre la France et les autres pays de l’Union européenne (71%). Cette proportion est en augmentation de 4 points par rapport à juin 2015. Le rejet de ces accords se révèle majoritaire dans l’ensemble des segments de la population (hormis parmi les jeunes de moins de 25 ans qui sont très partagés). Pour autant, le clivage politique entre gauche et droite s’avère particulièrement marqué. 85% des sympathisants de droite et 89% de ceux du Front National se disent favorables à la suppression de ces accords et au rétablissement de contrôles fixes aux frontières du pays contre 56% des sympathisants de gauche, mais même dans l’électorat de gauche cette demande est clairement majoritaire.

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Rapport d'étude

Méthodologie de recueil

Echantillon de 1502 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, catégorie socio-professionnelle) après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI - Computer Assisted Web Interviewing) du 1er au 3 mars 2016.

Votre interlocuteur

Jérôme Fourquet Directeur du pôle Opinion & Stratégies d'Entreprises

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