Depuis septembre, l’actualité a été particulièrement riche concernant l’UMP (retour de Nicolas Sarkozy, campagne pour la présidence de l’UMP, affaire Jouyet-Fillon). Aux yeux des Français et des sympathisants UMP, c’est Bruno Le Maire qui semble avoir le mieux tiré son épingle du jeu : 47% des Français et 60% des sympathisants UMP estiment ainsi qu’il sort renforcé au terme de ces trois derniers mois, suivi par Alain Juppé (respectivement 43% et 47%). Concernant Nicolas Sarkozy, les perceptions divergent. Si seulement 30% des Français jugent qu’il est renforcé (contre 42% affaibli), le regard s’inverse auprès des proches de l’UMP, 53% déclarant qu’il est renforcé et seulement 27% affaibli. Les perceptions sont en revanche homogènes et très négatives pour ce qui est de François Fillon, 56% des Français et 71% des sympathisants de l’UMP estimant qu’il a été affaibli depuis la rentrée.
Alors que le paysage en vue des prochaines échéances se met donc progressivement en place, quelles sont les attentes concernant l’organisation d’une primaire ? Signe que cette pratique est entrée dans les mœurs, 67% des personnes interrogées souhaitent qu’une élection primaire soit organisée et une majorité (46%) attend qu’elle soit ouverte aux sympathisants de la droite et du centre contre seulement 21% qui s’en tiendraient à une primaire réservée uniquement aux électeurs de droite. Elément important à souligner, les électeurs des deux familles centristes sont massivement acquis à l’idée d’une primaire de rassemblement : 71% au Modem et même 79% à l’UDI. Si les leaders de ces formations ont des velléités d’indépendance et se souhaitent « se compter » au premier tour de la présidentielle, leurs bases respectives, sans doute sous la pression de la menace frontiste, aspirent très largement à une candidature unique de la droite et du centre dont le candidat serait désigné à l’issue d’une primaire commune. Le sujet semble davantage diviser l’électorat de droite. Le principe de l’organisation d’une primaire semble certes largement acté (seuls 16% des sympathisants UMP ne souhaitent pas qu’il y ait une primaire, l’élection de Nicolas Sarkozy à la tête du parti n’ayant donc pas réglé le sujet du candidat « naturel ») mais 53% penchent pour une primaire ouverte au centre contre 31% qui préfèreraient une primaire propre à la droite. Si l’on cumule ces voix avec ceux qui ne veulent pas de primaire on obtient un score de 47% contre 53% pour les tenants de la primaire ouverte, l’électorat UMP est donc coupé en deux sur cette question.
Les sympathisants de droite sont également divisés concernant le choix de leur candidat pour 2017. Nicolas Sarkozy continue de faire la course en tête dans cet électorat (52%) mais il ne voit pas son score progresser au lendemain de sa victoire dans la campagne interne. D’autre part, Alain Juppé poursuit sa progression : 36% des sympathisants souhaitant qu’il les représente lors de la présidentielle. Le maire de Bordeaux progresse également parmi l’ensemble des Français (38% soit 8 points de gagnés depuis début septembre) et accroît ainsi son avance sur Nicolas Sarkozy (22%), 16 points séparent désormais les deux concurrents contre 9 points début septembre. L’écart est particulièrement marqué dans l’électorat de l’UDI (64 points d’avance pour Alain Juppé) et dans celui du Modem (59 points). On comprend mieux dès lors que le fait d’ouvrir ou non la primaire aux électeurs centristes constitue un enjeu stratégique pour les deux rivaux.
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