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Sondage 04/08/2014

Les Français et les chrétiens d’Irak

Le sort des chrétiens d’Irak, actuellement persécutés et pourchassés par les djihadistes ne laisse pas insensible l’opinion publique française. 53% des personnes interrogées par l’Ifop pour le Figaro déclarent ainsi être beaucoup (15%) ou assez (38%) touchées. Pour autant, près d’un Français sur deux (47%) affirme ne pas s’en soucier. L’absence d’images et de reportages donnant à voir des scènes de massacres ou de violences contribue sans doute à expliquer cette indifférence relative qui traduit aussi, à sa façon, la perte d’influence du catholicisme dans la société française. La question de la défense des chrétiens d’Orient a en effet historiquement constitué un sujet mobilisant les catholiques français. Aujourd’hui encore, ce péhnomène se répète. 48% des catholiques pratiquants déclarent être « beaucoup touchés » par le sort de leur coreligionnaires irakiens, ce sentiment n’étant plus partagé que par 16% des non pratiquants et 7% des sans religion. Si le monde catholique est donc encore en pointe dans la défense des chrétiens d’Orient, le fait que les catholiques pratiquants soient aujourd’hui largement minoritaires explique pourquoi la mobilisation n’est pas plus forte dans la société française.

De le même façon, l’opinion publique souhaite que la France apporte une aide à cette population, mais la majorité (47%) attend que la France agisse avec les chrétiens d’Irak comme elle le ferait pour d’autres minorités persécutées ailleurs dans le monde quand seulement 19% désirent que notre pays les aident davantage car « la France a des liens très anciens avec les chrétiens d’Orient ». Sur ce dossier, le rôle attendu pour la France est donc qu’elle agisse au nom de la défense des droits de l’homme et du droit humanitaire plus qu’en tant que puissance protectrice tutélaire des chrétiens d’Orient (cette conception n’étant majoritaire que parmi les catholiques pratiquants 42% contre 21% auprès des non pratiquants et 10% chez les sans religion). On notera également que 21% des interviewés jugent que la France ne doit pas apporter d’aide particulière à cette population car notre pays intervient déjà dans de nombreux pays », cette opinion « isolationniste » étant très répandue dans l’électorat du FN (41%).

Ces électeurs frontistes sont également ceux qui sont les plus opposés à l’accueil en France de chrétiens d’Irak (31% de favorables et 69% d’opposés) quand l’opinion publique, dans son ensemble, est très partagée : 54% en faveur, 46% opposés. Cette disposition à accueillir des chrétiens d’Irak est nettement moins importante que celle qui concernait l’accueil de réfugiés kosovars lors du conflit dans ce pays en avril 1999. A l’époque, 64% se disaient favorables, soit 10 points de plus qu’aujourd’hui. Les images et les récits des exactions organisées par les troupes serbes contre des civils kosovars avaient contribué à susciter un élan de compassion plus important qu’aujourd’hui où les images sont absentes. De surcroît, le conflit se déroulait en Europe alors que les persécutions ont lieu actuellement dans un pays et une région plus éloignés et perçus comme en conflit permanent. Le contexte intérieur est également différent, la France est aujourd’hui en proie à une grave crise alors qu’elle était en croissance à l’époque. Tous ces éléments contribuent au fait que l’opinion française est aujourd’hui moins favorable à l’accueil de réfugiés arabes chrétiens qu’à l’accueil de réfugiés européens musulmans il y a 15 ans.

On notera pour finir que si l’électorat UMP, au nom de nos liens historiques avec les chrétiens d’Orient ,souhaite plus que l’électorat de gauche (29% contre 11%) que la France apporte davantage d’aide à cette minorité qu’à d’autres communautés persécutées, les sympathisants de l’UMP sont nettement plus réticents (51%) que ceux de gauche (70%) à accueillir des chrétiens d’Irak sur notre sol.

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Rapport d'étude

Méthodologie de recueil

Echantillon de 1002 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI - Computer Assisted Web Interviewing) du 30 juillet au 1er août 2014.

Votre interlocuteur

Jérôme Fourquet Directeur du pôle Opinion & Stratégies d'Entreprises

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