L’Ifop a réalisé pour Malo une étude sur la charge mentale des mères de jeunes enfants.
Un manque de soutien quotidien inégal
Selon les revenus du foyer 43% des mères ne se sentent pas accompagnées au quotidien dans la gestion de la vie familiale. Une donnée qui varie en fonction de la situation de l’interviewée : 48% des mamans les plus pauvres ont le sentiment de ne pas être accompagnées lorsqu’elles ne sont que 26% chez les plus aisées. Cette différence s’explique en grande partie par les moyens que le couple est capable de mobiliser pour faire garder l’enfant, le sentiment d’être accompagné augmentant nettement en fonction du budget alloué à la garde de son enfant. La gestion de la logistique semble encore davantage incomber aux femmes qui estiment être “un peu” soutenues seulement par le co-parent à 41% et “pas vraiment” soutenues pour 18% d’entre elles. A nouveau, sur le plan moral, elles sont 44% à se sentir “un peu” soutenues par le co-parent et pas vraiment soutenues à 16%. 70% des mères estiment en effet qu’elles passent trop – ou, en tout cas, beaucoup – de temps – à organiser leur quotidien, dont 31% d’entre elles qui aimeraient que l’on puisse les décharger quand 39% d’entre elles estiment qu’il s’agit du prix à payer pour un quotidien organisé.
Une difficile quête d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, quelle que soit la catégorie socio-professionnelle
Ce manque de soutien au sein du foyer, à la fois sur plan logistique et moral peut expliquer la difficulté pour les mères à trouver un équilibre entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle : les mères identifient très nettement ce facteur comme l’élément qui pèse le plus sur leur charge mentale (59%, dont 37% en premier). Une donnée qui augmente chez les femmes CSP+ (66%). Pour les femmes inactives, le premier facteur qui pèse sur leur charge mentale est la préservation du temps de couple.
L’influence des réseaux sociaux sur l’estime de soi
56 % des mères trouvent les informations issues d’autres mamans sur les réseaux sociaux contradictoires. Cela a pour effet de le perdre encore davantage dans leur quête d’informations, ne sachant plus qui et quoi croire. Aussi, les conseils donnés par les autres mamans ont tendance à culpabiliser les femmes (45%). Un chiffre important malgré la libération de la parole des mères que nous pouvons observer sur les réseaux sociaux, que ce soit sur le post-partum immédiat ou sur les difficultés d’être parents. En comparaison aux autres mères qu’elles suivent sur les réseaux sociaux, 29% des femmes estiment leur charge mentale supérieure. Un résultat qui peut s’expliquer par la mise en lumière des aspects positifs de son quotidien sur les réseaux sociaux.
Les femmes qui sont en recherche d’information (47%) déclarent en premier lieu chercher conseil auprès d’autres mères (59%), puis en deuxième temps, sur les réseaux sociaux (55%). La quête d’informations sur les réseaux sociaux, qui concerne davantage les moins de 35 ans, peut cependant avoir des effets négatifs : 33% des mères qui utilisent les réseaux sociaux trouvent en effet que les informations issues d’autres mamans sur ces réseaux ont tendance à leur faire plus de mal que de bien.
La santé mentale des mères mise à mal par un contexte morose pour 89% d’entre elles
Le contexte actuel, marqué par la crise sanitaire, le changement climatique ou encore la baisse du pouvoir d’achat, ajoute une pression supplémentaire sur leur rôle de parent (89%), dont 49% pour lesquelles ça ajoute “beaucoup de pression”. Ce ressenti est d’autant plus fort au sein des catégories populaires, dont la qualité de vie peut être douloureusement impactée par les différents aléas sanitaires et politiques. Aujourd’hui, les mères estiment leur charge mentale à 7,4/10. Une donnée alarmante sur la santé mentale des mères aujourd’hui, qui se définissent comme étant physiquement fatiguées (68%) ou moralement épuisées (57%). Aussi, 35% d’entre elles elles estiment que globalement, tout ne va pas bien.
L’épuisement physique et psychique peut être un facteur de risque du burn-out parental, et d’après les réponses des mères sondées, 34% d’entre elles seraient concernées : 20% des mères auraient déjà développé un burn-out parental quand 14% d’entres elles disent actuellement en souffrir. Une donnée supérieure chez les mamans solos (40% d’entres elles seraient concernées). A noter également que 40% des mères sentent qu’elles pourraient un jour vivre une situation de burn-out parental.
Face à l’urgence d’aider les mères, Malo propose une aide au repérage précoce des signes de burn-out maternel et un soutien moral.