La route, première cause de mortalité au travail : une réalité toujours ignorée
Les accidents de la route sont la première cause de mortalité au travail et le risque routier conduit chaque année à 6 millions d’arrêts de travail, soit un coût de 725 millions d’euros pour les entreprises. Les trajets liés au travail représentent 12,5 % de la mortalité routière. En 2019, 406 personnes ont été tuées lors d’un déplacement lié au travail, dont 295 personnes lors d’un trajet domicile-travail et 111 personnes lors d’un trajet réalisé dans l’exercice d’une mission professionnelle.2Toujours aussi présent, le risque routier professionnel est largement sous-évalué par les conducteurs et les dirigeants. Ainsi, seuls 32 % des actifs effectuant des trajets professionnels savent qu’il s’agit de la première cause de mortalité et seulement 17 % des dirigeants. Ces derniers sont de moins en moins nombreux à avoir conscience de cet enjeu (-8 points par rapport à 2016).
Des comportements à risque lors des trajets professionnels
Les résultats montrent que les conduites à risque associées à l’utilisation du téléphone sont en hausse lors des déplacements professionnels. Un tiers des conducteurs indique ainsi consulter au moins occasionnellement une application ou un site (36 %, +11 points par rapport à 2015) ou consulter ses mails (33 %, +7 points). L’utilisation des réseaux sociaux pendant les trajets professionnels concerne désormais un quart des actifs (25 %, +9 points). Plus généralement, 70 % des conducteurs passent des appels (+10 points) et 76 % en reçoivent (+3 points) lors des trajets professionnels. Ils sont 54 % à lire des sms et 45 % à en envoyer.
Par ailleurs, 43 % des conducteurs déclarent avoir frôlé l’accident au cours des 5 dernières années dans le cadre d’un trajet professionnel et 18 % en avoir eu un. De même, 38 % des conducteurs ont reçu une amende et 29 % ont perdu des points, en majorité à cause d’une vitesse excessive (à 56 % dans le cas des amendes et 65 % pour la perte de points).
Enfin, si près de 7 conducteurs sur 10 disent ne pas avoir changé leur comportement depuis le début de la crise sanitaire, l’étude montre une tendance à une moindre vigilance chez certains : 20 % prêtent moins d’attention à leur vitesse, 21 % à l’utilisation du téléphone et 21 % à leur consommation d’alcool.