A quelques jours du Congrès de Poitiers du Parti Socialiste, l’Ifop est revenu pour Dimanche Ouest France sur l’image du mouvement trois années après l’accession à la Présidence la République de François Hollande. Après s’être continuellement dégradée durant les trois années d’exercice du pouvoir, l’image du Parti Socialiste a finalement connu une petite embellie ces derniers mois, aussi bien aux yeux des Français que de ses propres sympathisants. Néanmoins, les attentes à son égard ne s’en trouvent pas drastiquement changées.
– Les Français ont une image globalement négative du Parti Socialiste. De fait, seulement quatre Français sur dix considèrent qu’il soutient suffisamment le Gouvernement (41%). Moins d’un Français sur quatre juge que le Parti Socialiste est proche de leurs préoccupations (25%), qu’il a un projet pour la France (24%) ou bien qu’il a des dirigeants de qualité (23%). Ces piètres résultats contribuent à expliquer l’ampleur de la défaite enregistrée lors des dernières élections départementales. A titre de comparaison, on notera que d’après un autre sondage de l’Ifop pour Atlantico.fr[1], l’UMP obtient sur des items similaires des résultats bien meilleurs : 40% sur l’item « a des dirigeants de qualité » (> de 17 points par rapport au Parti Socialiste) et 38% sur l’item « a un projet pour la France » (> de 14 points).
– A rebours de l’ensemble de la population, les sympathisants du Parti Socialiste gardent une image plutôt positive de celui-ci. Environ un sympathisant sur deux considère que leur parti soutient suffisamment le Gouvernement (49%), et presque deux tiers d’entre eux pensent que celui-ci est proche des préoccupations des Français (66%), qu’il a un projet pour la France (64%) ou encore qu’il a des dirigeants de qualité (62%). Sur ces quatre dimensions, que ce soit auprès des Français en général ou des sympathisants du Parti Socialiste en particulier, les chiffres observés sont légèrement supérieurs à ceux d’août 2014 où ils atteignaient leur étiage, clôturant une longue chute entamée depuis le début du quinquennat. Cette remontée de l’image du parti s’inscrit en cohérence avec le mouvement d’amélioration partielle de la cote du Président de la République enregistrée après les attentats de janvier 2015.
– Malgré une perte de six points par rapport à l’année dernière, la lutte contre le chômage demeure, de loin, le sujet sur lequel le Parti Socialiste devrait en priorité faire des propositions aux yeux des Français (65% des citations). Bien derrière, la lutte contre la dette et les déficits publics, mis en avant par un peu plus de trois Français sur dix, se maintient en deuxième position (32%). Cependant, la baisse de 8 points enregistrée sur cet aspect – qui confirme la moindre sensibilité de l’opinion à cette thématique par rapport à il y a un ou deux ans – le rapproche fortement de la lutte contre la délinquance, ainsi que de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion ; deux causes pour lesquelles les préoccupations augmentent progressivement (respectivement de 4 et 3 points) et qui sont maintenant considérés comme tout à fait prioritaires par plus d’un Français sur 4 (27% et 25%). A l’instar des années précédentes, la défense des services publics (13%, +3), la protection de l’environnement (12%, +5) et l’intégration des immigrés (8%, +3) apparaissent comme des thèmes moins prioritaires, en dépit de leur récente progression.
– Les priorités des sympathisants du Parti Socialiste présentent des disparités notables par rapport à celles des Français, sans pour autant être radicalement dissemblables. Ainsi, on note la plus forte importance accordée à la lutte contre le chômage (72%, -7 points par rapport à l’année dernière) et à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion (35% +7). A l’inverse, et ce de manière récente, les sympathisants du mouvement accordent moins de poids à la lutte contre les déficits publics (25%, en recul de 18 points, cette baisse expliquant sans doute en partie l’accent mis désormais sur la redistribution par François Hollande et la moindre focalisation sur la dette et les déficits publics) ainsi que, mais de manière plus ancienne, à la lutte contre la délinquance (20%, +9). Enfin, faisant écho à ce qui est observé auprès de l’ensemble des Français, la défense des services publics (16%, +3), la protection de l’environnement (10%, +5) et l’intégration des immigrés (8%) apparaissent comme des sujets moins préoccupants.
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