Observation de la santé MNH 2021
Malgré le contexte actuel de sortie de crise sanitaire, les inquiétudes à l’égard de l’avenir de l’hôpital public ne faiblissent pas
Si en réaction à la crise sanitaire, trois quarts (74%) des Français estiment que l’hôpital public a pu répondre à ses missions, dont 17% « tout à fait » et 57% « plutôt », toutes les populations interrogées s’accordent pour affirmer que l’hôpital public est aujourd’hui en danger. La majorité des professionnels de santé est même « tout à fait » d’accord avec ce dur constat (dont 71% des actifs hospitaliers, +29pts vs le grand public). Plus spécifiquement, seule une faible minorité d’entre eux estime que les moyens dont disposent les hôpitaux publics sont suffisants pour bien soigner les patients : 15% des actifs hospitaliers, 16% des décideurs, 27% des étudiants et 30% des médecins. Si ces résultats sont en légère progression depuis 2020, ils restent faibles dans l’absolu. De nouveau cette année, les retraités sont bien plus positifs que leurs pairs concernant leur expérience passée : parmi eux, 69% pensent que l’hôpital disposait de plus de moyens lorsqu’ils étaient en activité. La différence dans le ressenti des actifs et dans celui des retraités hospitaliers semble témoigner de la dégradation continue des conditions de travail dans le milieu hospitalier observée depuis quelques années.
Les professionnels de santé retracent des conditions d’exercice du métier difficiles, tant physiquement que psychologiquement
L’écrasante majorité d’entre eux déclare avoir déjà fait l’expérience d’au moins une forme d’incivilités ou de violences, en tant que témoins ou victimes : 91% des actifs hospitaliers (dont un tiers « souvent »), 98% des médecins, 75% des décideurs, 89% des étudiants et 79% des retraités. Les actifs hospitaliers et les médecins, en première ligne face aux colères des uns et des autres, sont particulièrement concernés par chaque violence évoquée. A noter, plus d’un actif hospitalier sur quatre (28%) a déjà été victime de violences physiques, degré ultime dans les différentes situations mentionnées. Les décideurs sont en revanche sous-représentés dans le vécu de chacune des situations, étant moins exposés à ce genre de comportements de par leurs fonctions. Si les retraités ne sont pas en reste et témoignent du vécu de ces formes de violence, ils le font dans des proportions moindres que les actifs, les médecins ou les étudiants, signe là aussi d’une situation qui ne fait qu’empirer à mesure des années.
Malgré ce contexte plus que difficile pour l’exercice des métiers hospitaliers, ces derniers continuent à susciter attrait et admiration au sein du grand public
Une majorité de Français encouragerait un enfant, proche ou ami à suivre la voie d’un métier hospitalier, particulièrement kinésithérapeute (81%) ou médecin (81%), mais également infirmier (68%) ou agent administratif ou technique (68% et 60%). La profession d’aide soignant est encouragée d’une courte majorité (56%).
Mais les hospitaliers eux-mêmes sont plus partagés sur le sujet : si 57% des médecins et 52% des décideurs recommanderaient à leurs enfants de faire ce métier, la proportion chute à 29% chez les actifs hospitaliers.