Réalisée quelques semaines après la rentrée, et en pleine polémique sur les rythmes scolaires, l’enquête de l’Ifop pour Acteurs Publics met en lumière les représentations de l’opinion sur trois dimensions essentielles du fonctionnement de l’école : son efficacité, au regard de l’importance de ce poste dans le budget de la Nation, sa finalité, et les réformes qu’il faudrait prioritairement engager pour l’améliorer.
Le jugement sur la manière dont l’école de la République remplit sa mission dépend considérablement du niveau scolaire auquel on s’attache. Ainsi, les personnes interrogées sont une large majorité (85%) à estimer que l’école maternelle remplit bien sa mission, un quart (24%) pensant même qu’elle le fait « très bien ». L’unanimité se brise déjà s’agissant de l’école élémentaire, pour laquelle les jugements positifs reculent à 66%, et le doute s’installe véritablement au sujet du collège (50% pensent qu’il remplit bien sa mission, une part exactement équivalente pensant l’inverse), et plus encore du lycée (47% versus 53%).
Si l’opinion apparaît relativement partagée quant à la capacité pour l’école de remplir ses missions, elle l’est tout autant s’agissant du niveau de la dépense publique consacrée par la France à l’éducation. Une courte majorité (52%) pense que l’investissement est suffisant, 29% qu’il est trop important et 19% pas assez important. Sans surprise, les divergences sont avant tout politiques : ainsi, 41% des proches de la droite regrettent une dépense trop élevée, quand 17% seulement des sympathisants socialistes font le même constat.
Dans ce contexte, les missions assignées par l’opinion publique à l’école apparaissent relativement éclatées. Trois d’entre elles se détachent néanmoins et sont évoquées par une part importante des personnes interrogées, traduisant la multiplicité des objectifs fondamentaux donnés par les Français à l’Education nationale : 56% évoquent la transmission des valeurs (respect de l’autre, politesse, égalité, etc.), 49% le fait de donner aux jeunes les connaissances nécessaires pour comprendre le monde, et 47% leur préparation à l’entrée sur le marché du travail, l’apprentissage d’un métier. On constate ainsi que la mission de l’école est double : intellectuelle et sociale d’un côté, l’école conservant indiscutablement de ce point de vue une mission humaniste aux yeux des Français ; opérationnelle de l’autre, l’école devant aussi former concrètement à l’exercice d’un métier, à l’intégration effective dans la vie adulte.
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